: Stigmate. n.m. 1406
lat. stigmata, plur. de stigma mot gr. « piqure, point »
En 1978, quand j’ai dit à mon père que je voulais être comédienne, il m’a rétorqué : « Autant être prostituée ! »
Le XIXe siècle, et les siècles précédents, traversait ces mots avec ses cocottes, ses danseuses, ses comédiennes entretenues, ses hétaïres : autant d’Insoumises. Je suis devenue comédienne.
Femmes publiques, la putain et l’actrice s’habillent, se maquillent.
Elles se préparent à jouer leur rôle, à faire leur représentation. Elles se doivent d’être à la hauteur de la rencontre. Elles ont leur savoir-faire. Elles ont du savoir-vivre.
En ce qu’elles traitent du commerce au sens vieilli du terme, celui de relations sociales, amicales ou affectives, charnelles, de rapports intimes entre homme et femme, autant que de relations d’argent, c'est-à-dire d’échange, les notes de travail de Grisélidis démasquent l’hypocrisie d’une société nous enjoignant à toujours plus de performances intenables et, traitant simplement et très précisément de la sexualité comme expression vitale de l’être humain, elles nous ramènent à une échelle humaine, intime, celle de « notre sort ».
De ces lignes techniques surgissent le besoin de sexe, de jouissance, de chaleur. En creux apparaissent les rapports de pouvoir, l’isolement des êtres, leurs manques, leur fragilité : le quotidien nu.
Clotilde Ramondou
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