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Correspondance avec la Mouette

Nicolas Struve ( Mise en scène ) , Anton Tchekhov ( Texte ) , Lika Mizinova ( Texte )


: Note de mise en scène

par Nicolas Struve

Rien de patrimonial ou de révérencieux dans le spectacle à venir, plutôt un “petit récit“ d’art et de morale éphémères où passeront les fantômes d’un enfant mort, de la littérature telle qu’elle se fait et qu’elle nous défait, et cette « promesse de bonheur » que Stendhal avait cru voir dans les œuvres.
Mizinova fut un des « amours » de Tchekhov. On les maria presque. Si Tchekhov est bien dans cette correspondance l’écrivain prodigieux et drôle que l’on connait, le ton de Mizinova nous retient : irrévérencieux, espiègle... singulièrement moderne.


Traduisant Tchekhov et Mizinova, je suis tombé, à la façon de Roland Barthes, amoureux de leurs phrases, amoureux aussi de leur amour – joyeux et raté -, comme se doivent de l’être les amours.
Allégresse, férocité, joie, tragédie, bavardages, ouverture sur l’atelier de l’écrivain, voici ce qu’on trouve dans cette correspondance qui jette sur La Mouette comme sur son auteur une lumière sous laquelle la pièce - sans rien perdre de sa complexité ni de son mystère, gagne quelque chose d’infiniment concret.Cette lumière, j’ai eu envie de la donner à voir. Une adaptation est née. Naîtra, je l’espère, un théâtre de corps, de désirs, de pensées...
l m’est ainsi arrivé de penser à la réaction des personnages de la pièce lorsque, au quatrième acte, Treplev fait le récit de la vie tragique de Nina et que nul ne semble s’en émouvoir. Et il m’a semblé qu’il y avait là quelque chose du secret de la poétique tchekhovienne, une vérité dure et vécue.
Il m’est arrivé de penser aussi au baiser qu’échangent les personnages de Nina et Trigorine à la fin du 2ème acte, rare et fugace moment de désir heureux dans sa dramaturgie, à chaque représentation recommencé...
Tout y sera au plus simple, au plus proche, sans tralala d’époque, sous des lumières presque crues. Il y aura un homme et une femme, attirés l’un l’autre et se repoussant l’un l’autre. L’un des deux y figurera l’écrivain Tchekhov metteur en scène parfois de l’existence des autres.
Une scène : un atelier, des bandes de papiers tombant des murs sur lesquelles les acteurs pourront au besoin écrire, où apparaîtront deux ou trois images : des limbes, comme celles de la littérature. On y esquissera quelques pas de danse sur du Arturo Marquez, du Franck Zappa, une vidéo de Galina Vichnievskaia.

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