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C'est Noël tant pis

+ d'infos sur le texte de Pierre Notte
mise en scène Pierre Notte

: Entretien avec les comédiens de la pièce

propos recueillis par Pierre Notte

« C’est Noël » oui d’accord, mais « tant pis », pourquoi ?


Bernard Alane : Cette pièce est un exutoire... Etant né le 25 décembre, je me suis senti beaucoup mieux le jour ou j’ai accepté de ne plus lutter avec Jésus. C’est son jour, c’est son jour ! Alors Noël, c’est tant pis. Mais peut-être bien que ça va devenir tant mieux...


Silvie Laguna : C’est Noël mais c’est très vite la Saint-Barthélemy.


Chloé Olivères : Parce qu’en fait pour la plupart des gens cette joyeuse fête de famille est une épreuve redoutée.
D’ailleurs nous y échappons tous cette année grâce au Rond-Point !


Brice Hillairet : Parce que Noël est une fête qui amuse beaucoup les enfants, parce qu’il n’y a pas d’enfants dans cette famille, parce que les personnages ont atteint l’âge légal pour se foutre sur la gueule.


Renaud Triffault : Noël est le rendez-vous familial de l’année, un moment de fusion et de bonheur. Mais chez nous ça dérape beaucoup... On sait pourtant bien que c’est Noël, mais tant pis !


Avez-vous une réplique favorite ? Emblématique ? Un moment préféré ?


Silvie Laguna : Favorite, emblématique ? « Déboutonner ton pantalon quand on sait ce qu’il y a en dessous c’est presque humanitaire – pour ce que tu en fais de mon humanité. » Un moment préféré ? Ce qu’il se passe juste au début de la pièce ! Cf. la phrase au-dessus !


Renaud Triffault : Favorite ? Non. J’en aime beaucoup trop ! Même si je crois que le passage de La Belle Hélène me fera toujours beaucoup rire. Et le moment préféré, peut-être la scène de l’affrontement père/fils, pour avoir le plaisir de la jouer aussi.


Brice Hillairet : la mère qui va perdre son enfant : « pour moi aujourd’hui mourir ça ne veut plus rien dire – mais plus rien – alors vivre je fais comment ? ».


Chloé Olivères : J’adore la détonation dramaturgique, quand Bernard n’y comprend goutte !


Bernard Alane : Il y en a plein que j’aime, « une chose précise dans la vie qui me soit arrivée ? Tu veux dire en dehors de vivre déjà ce qui n’est pas rien ? » ou Nathan : « maman ! elle m’est sortie de la tête comme moi d’entre ses jambes » ou « les cimetières, toutes ces boites à viandes sèches, ça fait froid dans le dos ». Il y en aurait plein d’autres... « à l’ouest toute la mamie, une vache normande dans une fête foraine » etc.


Aimez-vous votre personnage ? Aimez-vous sa famille ? Aime-t-il la famille ? S’agit-il d’une famille bleu marine ?


Renault Triffault : Oui je l’aime, on dit qu’il est « le fils modèle ». J’aime sa tenue, sa rigidité, sa vivacité d’esprit. Et derrière cette façade, je savoure encore plus ses faiblesses, ses maladresses et sa sensibilité. Sa famille je l’aime ! Elle m’amuse beaucoup ! D’autant plus que j’aime les acteurs qui les jouent. Et bien sûr que Nathan l’aime aussi, même si elle est lourde à porter. Parfois, du moins, avant Noël...


Brice Hillairet : Certainement pas bleu marine... C’est une famille névrosée comme les autres qui a l’immense courage de rester soudée toujours et malgré tout.


Bernard Alane : C’est un foutoir sans nom. Mais ce qu’il y a de dingue, c’est qu’ils s’aiment. Je ne suis pas bien sûr qu’ils sachent pourquoi, ni comment, mais il y a de l’amour là-dedans... Ça communique de manière baroque mais ça communique.


Chloé Olivères : Oui j’aime mon personnage, c’est un personnage qui a un grand besoin d’être aimé, même par une famille « bleu marine » (même !?!!).


Silvie Laguna : Les personnages les plus beaux à jouer sont les monstres. La mère est une ogresse jamais rassasiée d’amour et de reconnaissance, dramatiquement humaine. Famille, je te hais puisque je ne peux m’empêcher de t’aimer. « Bleu marine » ou « Bleu Marine » ? Aïe, aïe, aïe. Surtout pas ! Notre famille, dans sa radicalité est universelle.


C’est une pièce de théâtre, avec des situations, des personnages, des dialogues, une histoire. Tout cela ne fait-il pas un peu vieux genre ringard ?


Chloé Olivères : Oui ! Tout à fait, mais comme je suis une actrice ringarde, ça me va très bien.


Silvie Laguna : Pour ne pas faire un peu vieux genre ringard, il faudrait une pièce sans théâtre, sans situations, sans personnages, sans dialogues et sans histoire... comment dire ?...!!! Dans les années 70, nous avons eu le film « les Gauloises Bleues »...


Bernard Alane : Et depuis quand une vraie tranche de vie serait-elle ringarde ? Et l’écriture monsieur ? C’est tellement fou et décalé qu’il n’y a pas grand risque. En résumé j’ai hâte de plonger.


Renaud Triffault : Ah je ne suis pas tellement la mode... C’est quoi le théâtre aujourd’hui ? Je veux bien qu’on m’en parle parce que je suis incapable de répondre (autrement dit, si c’est le cas, j’aimerais bien le savoir, rien n’est encore signé...)


Brice Hillairet : Le théâtre nouveau genre serait donc un théâtre où le spectateur n’aurait pas d’histoire à comprendre, pas de situations à suivre, pas de dialogue à écouter, la tête au repos, des bribes de mots à entendre et des répliques à rêver seul, le vrai théâtre nouveau genre devra donc naître dans des dortoirs et nulle part ailleurs... j’ai hâte !!!

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