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Borges vs Goya

mise en scène Arnaud Troalic
Création à partir des textes Borges de Rodrigo García, Goya de Rodrigo García,

: « Axes de travail »

Les deux pièces ne sont pas jouées successivement, mais présentées simultanément, ou plutôt alternativement, grâce à un « tuilage » de leurs textes ou à un système de « collisions » visuelles ou sonores. Ceci pour échapper à toute lecture réaliste ou biographique, qui tendrait à réduire Borges à un prélude à Goya. Autrement dit : l’adolescence argentine de Rodrigo Garcia (Borges), précédant la maturité du héros de Goya, avec le risque de voir ce dernier interprété restrictivement comme le double adulte de l’auteur. L’emboîtement des deux pièces permet de laisser ouvertes toutes les pistes d’interprétation pour le spectateur : s’agit-il de deux hommes ou d’un seul ? Qui parle à travers leur prise de parole ? Dans quel temps et en quel lieu sommes-nous ? Passer d’une parole individuelle à une parole chorale, c’est aussi un moyen de rendre sensible ce statut de représentants de notre génération, celle des « déçus de l’an 2000 », qu’ont immédiatement acquis, pour nous, ces deux personnages. Nous sommes en effet d’anciens enfants à qui on avait promis que le premier janvier 2000 inaugurerait un monde de science et de conscience : la déception d’aujourd’hui est à la hauteur de l’espoir d’hier. Goya est interprété en espagnol et surtitré en français , Borges est joué en français avec le traitement en surtitrage espagnol de quelques phrases clés du texte. les comédiens qui déclenchent eux-mêmes les surtitres, restant maîtres du jeu et impulsant leur propre rythme au spectacle. Cette liberté d’intervention implique des contraintes techniques particulières mais il est intéressant de transformer ces « handicaps » en appuis de jeu, comme le suggère le texte de Borges. Ce principe constitue d’ailleurs le fil directeur de l’aspect technique du spectacle dans son ensemble, puisque lumière, son et image sont gérés en direct par les acteurs, depuis le plateau. Ainsi l’un intervient sur l’autre à tout moment dans cet espace divisé en deux univers s’interpénétrant ou se perturbant.


Enfin, il s’agit pour les acteurs, de penser «nous» à chaque fois que leur personnage dira « je», afin de ne pas transformer ces deux volcans en donneurs de leçon (dé)moralisants. Le propos n’est pas de culpabiliser le spectateur mais de lui insuffler cette énergie vitale qui permet aux loosers de Rodrigo Garcia de sortir de leur torpeur pour réaliser cet authentique exploit : parler en leur propre nom.

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