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Bagarre, Titus, Tata Moisie [trilogie du ring]

mise en scène Annabelle Sergent

: Note d’intention

par Annabelle Sergent

  • Tout commence par ma rencontre avec le Grand Livre de la Bagarre livre très grand, qui décortique page après page les stratégies de nos chères têtes blondes pour se pogner la tête. Poing fermé, œil méchant, dents serrées, crêpage de chignon...

La première bagarre commence souvent dans la cour d’école. Personne ne sait ce qui l’a provoquée, mais elle existe depuis la nuit des temps, il y a même la première bataille homologuée un million d’années avant J-C, à l’heure où les mammouths régnaient encore sur terre ...


La bagarre existe, oui, et on ne sait jamais vraiment qui a commencé et pourquoi.
Peut-être est-ce une tentative de prendre la main sur l’autre, pour ne plus avoir peur ? C’est ce que m’explique Hugo, 5 ans, sourire aux lèvres, décrivant son rôle de méchant dans la cour d’école, cachant sa peur d’avoir peur...
Là où ça se complique, c’est quand la bagarre n’est plus un jeu d’enfant, que l’envie d’en découdre avec l’autre persiste, jusqu’à l’âge dit adulte... Et si la haine s’immisce dans l’histoire, la bagarre tourne à la guerre...


À quel moment ça vrille ?
À quel moment ce qui est de l’ordre du jeu symbolique devient un passage à l’acte destructeur ?


Lors de mon séjour à Bayeux en octobre 2018 sur le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, j’ai eu l’occasion de visionner un documentaire sur le salon de l’armement à Paris. Costumes, cravates, dirigeants bien propres sur eux maniant les technologies de pointe en matière d’armement... Mes yeux ont eu l’impression de voir des garnements dans un salon du jouet, indifférents aux conséquences de ces armes sur le vivant... Métal contre vivant, c’est métal qui gagne.


Un changement de paradigme, et voilà, c’est le chaos...
Se bagarrer, c’est faire corps à corps, rechercher le contact, quand les mots manquent... La bagarre a ses règles, ses codes, permettant d’explorer la violence dans un cadre symbolique. On « joue à la bagarre » ; on ne joue pas à la guerre, il s’agit là d’un réel sans fard, chaotique, pulsionnel.


Lors de nos échanges avec Karin Serres, il nous a paru important de questionner : comment est reçue la bagarre ?
Que nous fait-elle ressentir (avant/pendant/après) ?
Les axes d’écriture se sont dégagés petit à petit vers un traitement particulier de la bagarre :


Écrire un récit où ce qui est de l’ordre du jeu, du détournement soient mis en avant, ainsi que les limites de la bagarre.


  • Annabelle Sergent, janvier 2021

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