Terres arides mêle conférence théâtrale, récit plein de rebondissements et théâtre documentaire. La pièce raconte le voyage en Syrie qu’un journaliste luxembourgeois a entrepris en 2019, pour réaliser un entretien avec un ancien combattant de l’État Islamique, dans une prison secrète du Rojava, le territoire occupé par les Kurdes. L’histoire de cet homme est singulière : il a la nationalité portugaise, mais il a grandi, dans un certain confort, au Grand-Duché du Luxembourg, il parle plusieurs langues et semble un parfait citoyen européen. Pourtant ni le Portugal ni le Luxembourg ne semblent s’intéresser à son sort. Les deux pays refusent de reconnaître leur responsabilité juridique et politique dans cette affaire.

La pièce suit l’investigation du journaliste, puis son voyage périlleux, qui a duré une semaine, mais a nécessité des mois de préparation. Au risque de sa vie, le journaliste est passé par l’ouest de l’Irak en Syrie, en traversant la seule frontière qui n’est pas contrôlée par les troupes du régime syrien, pour réaliser un entretien avec le jeune djihadiste et pour lancer, une fois de retour, la question comment la justice et la politique luxembourgeoise ont l’intention de traiter ce cas.

Terres arides pose ainsi la question du droit au procès que les gouvernements occidentaux refusent actuellement aux jeunes combattants étrangers issus des villes européennes, et met en question de la soi-disant stabilité et paix sociale européenne, à travers les motivations et de l’avenir de ces jeunes errants dans des temps de plus en plus incertains.