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Couverture de En dessous de vos corps, je trouverai ce qui est immense et qui ne s'arrête pas

En dessous de vos corps, je trouverai ce qui est immense et qui ne s'arrête pas

de Steve Gagnon


En dessous de vos corps, je trouverai ce qui est immense et qui ne s'arrête pas : Extrait 2 (page 20-21)

Avec l'aimable autorisation des Éditions l'Instant Même

4. Le Vertige


NERON– OK, ta gueule. Ta gueule.
Non, c’est insupportable, tout l’monde trouve ça insupportable, tout l’monde est mal à l’aise, tu parles trop, tu parles tout l’temps, t’as rien à dire, mais tu parles tout l’temps, t’es insupportable, je peux pus, je peux pus, je peux pus entendre ça. T’écouter parler.
Maman, tous les mots de toutes les langues d’la planète ont honte de ceux que tu utilises à la journée longue. Si les mots avaient un syndicat, ben crisse, ils manifesteraient contre toi, ils te boycotteraient solide. Ils te hurleraient dans des ostie de gros porte-voix, dans des porte-voix gigantesques de fermer ta gueule, de disparaître.
Aucune langue a été inventée pour dire c’que tu dis, aucune langue sert à dire des choses aussi connes que c’que tu dis à la journée longue.


BRITANNICUS – Voyons, t’es ben cave/


NERON – Ah ! toi, Britannicus, t’es beau, t’es fin, tu m’fais tellement chier, si tu savais comment tu gâches toute, comment tu m’fais chier, comment je t’haïs, comment i’est trop tard, comment j’ai tellement aimé mon frère, comment j’t’ai tellement aimé, mais que là i est trop tard, que ta beauté me trahit, que ta beauté me tue et pis que j’t’haïs. Tu pourrais faire des grandes choses, tu pourrais.


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