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Et tout le tremblement

de Laurent Cottel


Et tout le tremblement : Les personnages

Tous 16 ans.


Elise est un personnage entier et incandescent. Elle est profondément amoureuse de Samuel et projette en cette relation une image idéale de la famille à construire. On pourra deviner au travers de sa jalousie maladive, de son abord parfois un peu agressif… un manque de sécurité de base évident. On imaginera cette ado aux failles familiales induites et misant tout sur son avenir. C’est elle qui subira le plus le dictat de la société mode/consommation/réseaux sociaux, ne parvenant qu’à de rares moments à être en adéquation avec qui elle est vraiment.



Yasmine est un personnage solaire. Elle est d’une grande générosité. Ce personnage aura deux fonctions dans la pièce. Elle incarnera l’amour empêché (pour raison sociale, religieuse, ethnique…), mais elle sera aussi le porte-drapeau de la liberté de la femme, la liberté de pensée et de l’amour sans clivages. Comme chaque personnage, elle a sa part de fêlure ; il ne s’agira pas de la rendre idéale. Sa finesse, sa compréhension de l’autre et son aisance à communiquer sont contrebalancée par la perte de dialogue progressive avec sa mère et l’enfermement familial.



Samuel est un garçon « normal ». C’est-à-dire un ado qui cache sa sensibilité derrière la norme établie et le paravent sociétal. Il est au départ montré comme un être fort, un chef de groupe, celui avec qui on veut être « ami ». Il est vraiment amoureux d’Elise, enfin, il n’en doute pas au début. L’arrivée de Romain va le bousculer sur plusieurs plans. Cette amitié fulgurante va tout d’abord servir de révélateur et lui donner une étonnante confiance qu’il n’avait pas. Cela va lui ouvrir le chemin de la réussite scolaire et gommer l’image de cancre qu’il avait de lui-même. Romain va ensuite l’entraîner sur le chemin de l’exigence dans le rapport humain. Puis l’amour surgira, le prenant au dépourvu.



Romain cultive la différence. Cet enfant au passé lourd a bien compris le sens du dicton «l’arbre qui cache la forêt ». Il cultive donc l’arbre pour qu’on ne voit que lui et réussit très habilement à détourner l’attention lorsque quelqu’un essaie de regarder au-delà. Il se réfugie derrière une facette apparente (sa manière de parler, d’être, d’exploiter son intelligence et son sens inné de la répartie), laissant deviner au fil de l’histoire des fractures bien plus profondes et une sensibilité à vif. Il est ambigu dans son rapport à Samuel, car il est à la fois bienveillant et manipulateur. Il symbolise vraiment l’adolescence qui oscille entre l’être et le paraître, la volonté et la peur de grandir.

Laurent Cottel


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