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Yvon Kader, des oreilles à la lune

mise en scène Jean-Claude Gal

: La mise en scène

Le choix de la parole

Je ne souhaitais pas, en mettant en scène le texte de Jean-Pierre Cannet, montrer le handicap et encore moins faire jouer le personnage d’Yvon Kader et sa différence par une seule et même personne.
Le handicap, ici, est montré dans son regard intérieur.
L’accent du texte est mis, au-delà de la souffrance et de l’aspect physique, sur la difficulté de partage et de compréhension, commun à chacun d’entre nous, surtout en cette période de l’adolescence où nous avons, la plupart, été confrontés à notre propre différence, à une certaine forme de rejet des autres.


Avec le souffle qui caractérise cette écriture, j’ai choisi le parti pris de signifier cette parole émotionnelle, lucide et volontaire, et de la faire entendre par plusieurs voix.
Il ne s’agit donc pas « d’interpréter » mais de raconter une histoire, une parole essentielle portée par une jeunesse toute entière. Et ce, en donnant à ce texte une force et un environnement scénique universels, partagés par chacun d’entre nous.


C’est pourquoi la mise en scène ne montre pas ce handicap de façon extérieure, outrancière ou démonstratrice mais donne un regard partagé par le mouvement de ceux qui racontent l’histoire d’Yvon Kader, signifiant ainsi la souffrance de chacun vis-à-vis des autres. Et ces autres, qui et où sont-ils ? Sans doute pas si loin aussi de nous que cela. On les croise partout, ces visages gênés, ces regards en coin pour ne pas être mêlés à cette « différence ». J’ai choisi un groupe de jeunes gens pour porter ces voix du quotidien, dans ces lieux où l’adolescent Yvon Kader les croise.


Ce nouveau travail avec la jeunesse consiste plus à signifier l’isolement et la différence qu’à jouer des rôles, des personnages.
Faire du groupe le véhicule de la transmission indispensable au public, au monde. Exception faite des parents qui sont comme les témoins déformés de l’histoire qui se déroule devant eux.


Pas de réelle distribution donc, seulement un ensemble de jeunes gens, décidés à partager et à forcer l’écoute du spectateur, comme un besoin, toujours intact, de raconter sa lucidité sur le monde.


Les chansons qui ponctuent le texte sont un point d’ancrage populaire.
Ces mélodies qui, peu à peu, fixées dans leur simplicité et leur naïveté, traversent les générations et font partie de notre patrimoine commun et collectif au service de nos rêveries secrètes et souvent non avouables.

Jean-Claude Gal

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