Souffrir avec précision, c’est mieux savoir vivre mal.
Certains tracas, on se croyait seul à les subir alors même qu’on était nombreux à les partager. Dès lors, les répertorier et leur donner un nom nous apparut une nécessité publique.

L’amateur d’huître connaît le doute qui l’envahit lorsque le jet de citron ne provoque aucune réaction chez l’animal… et pas d’expression pour au moins en plaisanter ? Il arrive à tous les automobilistes de manquer la bretelle d’autoroute, et cela pour de multiples raisons (distraction, mauvaise connaissance du parcours, vitesse excessive, désir d’aventures, etc…), mais le « camion qui vous masque systématiquement le panneau » ne méritait-il pas de devenir un mot usuel ?

Ainsi naquit Le Baleinié, Dictionnaire des Tracas.

Pour construire Le Baleinié, nous nous sommes donné une règle : les mots seront neufs, basés sur un principe d’euphonie (saspigoule…), voire de cacophonie (vruter).

Quelques expressions plus ou moins volontairement se sont néanmoins glissées pour confirmer la règle : détournements d’expressions (oukouloumougnou, oh qu’il est…), emprunts aux noms propres (limogoulème…), racines de noms communs (lunoise…).

Le Baleinié n’a d’autre ambition que d’accompagner et consoler ceux qui ressentent l’exil de l’infortune.

Pour vous faire vivre une de nos séances académiques de Baleinié, nous allons utiliser toute la palette de notre métier d’acteur : acrobatie, tragédie, trampoline, chant, tape-dance, masque, drame bourgeois, pantomime, mime (sauf Christine), et Nô.

Jean-Claude Leguay
Christine Murillo
Grégoire Oestermann