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Violentes femmes

mise en scène Robert Cantarella

: A propos de ma pièce…

Violentes femmes est un texte évoquant la tragédie de la tuerie de l’école Polytechnique de Montréal et le dernier récit d’une apparition de la Vierge en France dans les années d’après guerre. Un texte qui tente de contenir deux phrases insanes: « J'ai décidé d'envoyer Ad Patres les féministes qui m'ont toujours gâché la vie » et "Dites aux petits enfants de prier pour la France, car elle en a grand besoin »…


Malgré leur pouvoir saisissant, je ne me satisfais pas de ces deux phrases, et me suis lancé dans un travail de recherche autour de ces sujets. J’accorde un soin de plus en plus têtu à la nature de mes textes, je m’efforce de leur conférer un statut de document. Je n’entends pas avec ce mot de « document » prétendre à une valeur d’explication ou de preuve, mais disons, une valeur de description subjective. Violentes femmes, par exemple, vise à être un document organisant une représentation des idées qui persistent en moi face à l’événement Polytechnique et l’événement Apparition de la Vierge. J’ai besoin de temps pour cerner les idées persistantes. Pas tant dans une stratégie d’épuisement du sujet, que dans une volonté de disposer du plus d’éléments envisageables. Aujourd’hui, il m’est possible de partager avec vous qu’un choix restreint et allusif effectué dans ces éléments.


Ecrivain, je ne peux oublier mon travail de cinéaste. Je ne peux oublier les efforts pour ne pas tant montrer des images qu’être capable de les faire dialoguer entres elles. Je n’oublie pas la vieille distinction godardienne « fiction » versus « documentaire » : La fiction c’est la certitude, le documentaire c’est la réalité avec son incertitude. Le cinéma consiste à éclairer l’un avec l’autre. Et je me dis qu’au théâtre, on doit pouvoir aussi réussir cette « machinerie ». Entretenir le dialogue. Le dialogue entre la fiction et le documentaire. Entretenir le dialogue entre les mots et les images, le texte et le plateau. Entre le groupe et l’intime. Le dialogue entre le ciel et la terre, les vivants et les morts. Le dialogue entre les femmes et les femmes. Parce que l’enfer doit plutôt ressembler à la passion destructrice d’un homme livré à lui même, un homme non-réconcilié, en manque de pardon, privé de l’idéale intercession, plutôt oui qu’à une assemblée d’êtres mal accordés.


Vous l’aurez compris, avec Violentes femmes, je me fixe un objectif : être capable d’écrire une pièce du contrechamp.

Christophe Honoré

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