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Vilain !

+ d'infos sur le texte de Alexis Armengol
mise en scène Alexis Armengol

: Note d'intention

Il est encore tôt pour dresser une note d'intention détaillée de notre prochain spectacle tout public, mais voici d'ores et déjà quelques pistes artistiques que j'aimerais approfondir.


D'un point de vue formel, Vilain!, prendra appui sur les recherches explorées à travers ces deux précédentes créations en y mêlant le jeu, le dessin et la musique.


Le scénario de cette pièce est à inventer dans son intégralité : ce travail fera l'objet de résidences d'écriture à la Chartreuse, que je mènerai seul en début d'année 2017. Cela étant, cette histoire, comme son titre le laisse entendre, s'inspirera très librement du conte d'Andersen et de l'ouvrage de Boris Cyrulnik consacré à la résilience, Les vilains petits canards. Le lien que j'établis entre ces deux littératures est celui de la métamorphose, en tant que possibilité de transposition théâtrale de la résilience. Le jeune canard, au moment de se donner la mort, réalise qu'il est en réalité un cygne, et ce qui était un sujet de moquerie et d'exclusion devient alors un objet valorisant, un motif de reconnaissance. L'individu traumatisé quant à lui réussit parfois à surmonter les obstacles qui se présentent et rebondit, invente "un nouveau soi" à partir de ses blessures.


A cet égard, je vois dans le papier et son utilisation une belle métaphore de ces notions : une feuille de papier se déchire, se froisse, se souille. Dès lors on peut l'abandonner parce qu'on la considère détériorée et ce fait inutilisable ; mais on peut aussi changer de point de vue et envisager cette feuille comme enrichie par ses stigmates, lui trouver un nouvel usage. J'imagine déjà au plateau un sol en papier piétiné, découpé, sali. Un système d'élingues pourrait soudain soulever ce sol de papier et faire apparaître en s'élevant les ailes d'un papillon. Je vois dans ce décollage l'image d'un envol : aussi bien celui qui succède à l'enfance, que celui d'un rebond après un traumatisme. Je souhaite pour ces travaux collaborer de nouveau avec la dessinatrice Shih Han Shaw, qui réalisait à l'encre de Chine les animations de J'avance et j'efface.


Ces transpositions me paraissent également pertinentes appliquées à la création musicale. De dissonances, de sons a priori désordonnés pourraient naître une sorte d'harmonie, mais qui ne répondrait pas forcément à des critères de beauté conventionnelle. Camille Trophème, comédienne et musicienne, est une collaboratrice de la compagnie de longue date, nul doute que nous trouverons ensemble les facéties de cette écriture musicale particulière.


Je m'interroge encore sur l'emploi de la vidéo dans ce spectacle, de réaliser des films en amont ou de faire appel à un vidéaste qui filmera en direct au plateau.


Sur scène, Shih Han Shaw et Camille Trophème, associées à une comédienne (contact en cours), seraient tour à tour interprètes et narratrices, pour prendre en charge, chacune selon son ou ses domaines de prédilection, une part du récit et jouer sur les différents niveaux de jeu entre le corps, le texte et le chant.

Alexis Armengol

février 2016

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