: Suzanne Lebeau et la Compagnie du Réfectoire
Nous avons déjà travaillé avec Suzanne Lebeau en 2006/2007 pour un projet de création avec de
jeunes acteurs « Si j’étais grand ». La création de son texte « Frontière Nord » qu’elle a écrit pour le
projet nous a permis de nous rencontrer et d’échanger autour de la thématique de l’écriture
dramatique pour la jeunesse.
Nous lui avons fait part de notre projet de monter « Une lune entre deux maisons ». Elle a été très
enthousiasmée à cette idée et nous a proposé de participer à quelques répétitions afin d’adapter si
nécessaire son texte. Une sorte de relecture scénique vingt cinq ans après.
Elle a écrit ce texte au moment où elle est devenue maman ; le fait que nous montions ce texte au
moment où une petite fille arrive dans nos vies l’a également beaucoup touchée. Pour elle, c’est une
des plus belle raison de créer un spectacle petite enfance.
Ainsi, Suzanne a été invitée à assister à des répétitions au cours du processus de création.
«Une lune entre deux maisons… quelques années plus tard… un euphémisme.
Mon petit avait deux ans quand la lune a surgi dans la nuit.
Il a maintenant deux petites filles qui ont l’âge d’assister au spectacle…
J’ai rêvé ce texte… moi qui fréquentais les salles et les spectacles
avec mon petit toujours trop petit…
Je l’ai écrit mot à mot pour le petit qui tournait autour de moi,
Je l’ai joué pour lui et pour tous les autres
Ceux qui grandissaient tranquillement entre trois et cinq ans,
qui sortaient de la maison pour la première fois,
qui découvraient les subtilités du langage,
qui maîtrisaient chaque jour un peu le temps et l’espace
aussi fascinants que mystérieux,
et qui apprenaient les joies de la différence,
de la complicité,
de l’amitié.
Après de longues années de silence…
la lune qui éclaire les deux petites maisons de Plume et de Taciturne
se remet à briller à haute voix.
J’assistais à une répétition.
J’avais peur, bien sûr.
Pas peur des acteurs ou du metteur en scène.
La complicité a des racines et le talent se flaire.
J’avais peur de ne pas retrouver dans le texte
la fraîcheur qui ressemble si bien à la petite enfance.
la naïveté sensible et intelligente qui colore les mots les plus simples.
Je redoute le temps implacable
qui classe les mots, les images, les histoires
en époques, en modes, en modes démodées…
J’ai retrouvé le plaisir intact.
Grandi encore peut-être par le souvenir et la distance.
J’ai retrouvé si tendre la découverte de l’autre et du monde
bercée par de nouvelles voix…
celles que vous aurez la chance d’entendre. »
Suzanne Lebeau
02 février 2008
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