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Un poignard dans la poche

+ d'infos sur le texte de Simon Delgrange

: Note de l’auteur

par Simon Delgrange

Le point de départ de ce spectacle est une réflexion commune avec les membres du collectif, sur la notion de fiction, et sa place dans nos vies quotidiennes. Quelle est la part de fiction dans ce que je projette sur les autres, dans ce que je projette de ce que les autres pensent de moi... et d’où vient cette nécessité à être le héros de sa propre vie ? La nécessité, pour pouvoir la comprendre, de poser une narration sur sa propre vie ?
Et si l’on retire tout ce qui est fiction, que reste-t-il, au juste?


J’ai voulu explorer ce sujet par le biais d’une situation très quotidienne : une mère et un père de famille reçoivent à déjeuner leur fille et sa petite amie. Cette situation d’abord réaliste, va commencer à être perturbée par des ”bugs” : une ré- plique qui se répète, un silence étrange... on ne parvient pas à savoir si c’est une sensation de déjà-vu, les acteurs qui se trompent, où les personnages qui court-circuitent. Puis l’on quitte imperceptiblement le réalisme pour entrer comme dans un rêve, ou un cauchemar. Nous plongeons ainsi dans une boucle infernale, une suite de variations sur le mode de la fugue. Les rôles s’échangent et se modifient, jusqu’à des situations délirantes, comiques, épiques, appelant un jeu expressionniste et maximaliste, pour revenir parfois à une réalité glaçante. Chacune des ses variations entremêlées donne à voir les fantasmes des personnages, leurs fictions, et ce qui se joue d’abyssal derrière l’apparente quotidienneté de nos vies, du “small-talk”, et de nos relations sociales.


Lise, la nouvelle arrivée dans la famille, se révélera être une violente activiste anarchiste. Elle représente un désir révolutionnaire au sens propre qui, de par sa radicalité, chamboule l’ordre social du noyau familial et redistribue les cartes. Mettant ainsi à jour que les relations que croient vivre les personnages ne sont bien souvent que des batailles, pour imposer aux autres leurs propres fictions.


Je suis influencé par le théâtre de Martin Crimp, pour son travail sur l’élaboration de la fiction, ainsi que celui d’Howard Barker, et des polonais Gombrowicz et Witkievicz pour leurs langues et les psychologies fantastiques et monstrueuses de leurs personnages.


Un Poignard dans la poche se pense comme une expérience à part entière vécue par le spectateur, et a pour vocation à décaler sa vision du monde et des rapports humains, en y débusquant les endroits de fiction et de fantasme. Simon Delgrange

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