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Tōkyō nōto

+ d'infos sur le texte de Oriza Hirata
mise en scène Oriza Hirata

: Entretien avec Oriza Hirata

Quelle a été l’idée de départ de la pièce ? Pourquoi cette idée d’une guerre qui se déroule en Europe pendant que vos (nombreux) personnages parlent ?


Oriza Hirata : « Mon idée était de créer un spectacle théâtral qui serait une version moderne du film Voyage à Tokyo. J’ai réfléchi pour arriver finalement au musée d’art comme lieu de la rencontre entre la fille aînée et ses frères. Dans le film d’Ozu, qui a été tourné il y a cinquante ans, le lieu de rencontre était un grand magasin. Mais maintenant, vous trouvez des grands magasins dans n’importe quelle ville de province au Japon. J’ai donc choisi un petit musée très chic, parce que l’on peut rarement trouver ce type de musée en province. En même temps, je me suis rendu compte que les gens ne parlent pas beaucoup dans les musées, et j’ai été obligé d’inventer un sujet de conversation : ce contexte d’une guerre éclatant en Europe.


Outre Voyage à Tokyo, vous dites vous être inspiré également de la peinture de Vermeer : comment cette double paternité est-elle à l’oeuvre dans Tokyo Notes ?


Oriza Hirata : « De Voyage à Tokyo, j’ai retenu la situation : les retrouvailles à Tokyo d’une famille qui n’est plus la même que par le passé. J’ai appris d’Ozu la façon de découper le temps, et de Vermeer la façon de découper l’espace. Le théâtre enferme (dans le théâtre) l’espace et le temps, qui est par essence infini. Nous y sommes facilement indifférents puisque nous travaillons sur l’espace à trois dimensions, mais j’en suis conscient grâce aux artistes qui travaillaient sur l’espace à deux dimensions.


Cette pièce vous a valu un grand succès, au Japon comme en Europe : avez-vous noté des différences dans les réactions du public d’un continent à l’autre ?


Oriza Hirata : « Je ne trouve pas qu’il y ait de grande différence. Je crois que l’atmosphère du théâtre change selon le jour de la représentation beaucoup plus que selon le continent ou le pays. Je me rappelle tout de même d’une tournée en Australie où à chacune de nos représentations, le public était hilare.


Avec votre compagnie Seinedan et votre Théâtre Koama Agora, vous multipliez les coopérations avec des pays étrangers – en particulier la Corée du Sud et la France…?


Oriza Hirata : « J’essaie simplement de répondre aux demandes. Il n’y a aucune intention ni but particulier à cela. Mais je suis toujours très excité, en tant que metteur en scène, d’avoir plusieurs langues sur un plateau : c’est comme si la musique devenait plus intéressante, comme si, dans un orchestre ou un groupe de jazz, il y avait davantage d’instruments. »


Propos recueillis par David Sanson pour le Festival d’Automne à Paris
Traduction : Sachiko Sawaï-Nishio

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