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: Nouvelles des quatre saisons

nouvelles des quatre saisons

Quand Manu m’a prêté le recueil de toutes les nouvelles de Tennessee Williams – que je ne lui ai jamais rendu – il m’a dit : tu vas adorer. En effet.

Tennessee Williams parle de lui, de nous tous, de notre regard sur lui, sur eux, sur nous tous, avec empathie, tendresse, sous le cynisme et l’ironie. Le charme incroyable de Tennessee Williams vous tire juste au milieu du cœur. Touchée.
A soixante ans, Tennessee Williams écrivait : Il me semble que quelques unes de mes nouvelles ou de mes pièces en un acte pourraient fournir une matière intéressante et profitable pour des scénarios de cinéma.

Il faudra se contenter du théâtre que vous connaissiez bien. On y fera un peu de cinéma.
J’ai choisi quatre nouvelles, je les ai retraduites. Dans le spectacle, il y aura Le portrait d’une jeune fille en verre : Tom raconte Rose qui devient Laura, Les jeux de l’été où Brick Pollitt réglera peut‐être ses petits problèmes avec l’alcool, les secrets de Monsieur Krupper et de ses virées cinématographiques avec Sucres d’orge en poche et last but not least, la triste histoire d’amour de Lucio et de Nitchevo, le chat, en Malédiction.
Dans le spectacle que nous ferons, le récit et le jeu, ceux qui jouent et ceux qui racontent, seront accompagnés, entourés de projections vidéo. Les images seront là pour suggérer, donner des pistes, évader, faire rêver.

Acteurs entourés d’images, acteurs générant des images, la plupart du temps fixes, photos, matières, traitements, éléments, transformations... Images rêveuses... Travellings, montées, peu d’images animées.
Nous projetterons sur des rouleaux de papier blanc lestés couvrant les murs du théâtre. Je pense que vous voyez assez bien le rapport entre le papier et les bouquins. Les papiers avancent sur le sol, un sol peint avec des ronds irréguliers sur toute sa surface. Il est vert et grège, on peut le modifier avec des projections.
Le papier ça fait du bruit et ça peut se déchirer. Tant mieux.

Il y a de petits meubles et des fauteuils légers. D’été ou d’hiver. Très peu. Très mobiles.

Et tout ça pour un groupe de six personnes. Trois filles et trois garçons ‐ acteurs spectateurs conteurs de ces nouvelles. Un chouette groupe d’amis genre « bande de Tennessee Williams » qui sont là, dans les images et dans les mots. Une bande qui doit raconter, jouer, faire parvenir ces fichues nouvelles ‐ parce qu’ils les aiment et que ça leur plaît.

Raconter. Se raconter à soi, se raconter soi, nous raconter.

Je pense à La Collectionneuse d’Eric Rohmer, à Patrick Bauchau qui parle, à la manière de jouer, aux costumes, au shetland bleu. Habillés et déshabillés. Au cadrage, à la composition des images qui rappellent Ozu, à la nature où baigne cette grande maison si peu meublée.
Le rythme des saisons, la chaleur ou le froid, le vide... les fauteuils.

Agathe Mélinand

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