Lorsque Œdipe prend la route, c’est pour tenter, après la tragédie, de reprendre différemment le fil de sa vie, de retrouver l’équilibre après qu’il s’est rompu. La limpide, rebelle et éclairante Antigone s’impose dans ce voyage. Ils comprendront qu’ils ne pouvaient le faire qu’ensemble.

Sur la route… est un dialogue des corps entre un homme blessé et une femme funambule. Le duo qu’ils créent est une chorégraphie de l’équilibre.
C’est aussi pour Antoine Rigot, funambule et victime d’un accident en mai 2000, une nouvelle étape dans la réinvention de son art.

Dans cette démarche, Sur la route… nous parle du fil d’une manière infiniment personnelle, bien au delà d’un exercice de virtuosité.

« Comment continuer à vivre, artiste physique au corps blessé ? Où est ma place ? Je sais qu’elle existe. Je ne veux pas exhiber mon corps blessé, je veux le faire danser. Je veux le faire exister dans sa nouvelle et différente beauté. Je veux inventer l’étrange langage de mon nouveau corps. Je me sens toujours un homme de cirque. Dans ce duo créé avec Sanja Kosonen, les personnages d’OEdipe et Antigone, vont nous permettre de dépasser ma propre histoire, tout en symbolisant ces forces extraordinaires qui me portent depuis toutes ces années. Dans son roman OEdipe sur la route, Henry Bauchau nous raconte le voyage... - celui que nous laisse imaginer Sophocle entre les deux tragédies, OEdipe Roi et OEdipe à Colone - l’errance et le voyage intérieur dans lequel un homme affronte les ténèbres qu’il porte en lui. C’est à cet endroit que se situe ma recherche. Antigone s’impose dans ce voyage, comme Agathe ma compagne, pour qui, aussi, la vie a basculé le jour de mon accident. Elle est la première Antigone. Nous cherchons ensemble le chemin pour surmonter notre drame et continuer à vivre… »

Antoine Rigot