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SStockholm

+ d'infos sur le texte de Solenn Denis
mise en scène Collectif Denisyak

: Note de mise en scène

"Prendre le contre-pied de la pièce. Il n’est jamais évident lorsque l’on a écrit une chose de la porte soi-même à la scène. Parce qu’on sait exactement ce que l’on a voulu dire, on sait chaque mot choisi. On sait tout. Trop tout. Mais l’envie était là. Que cela prenne vie. Alors il fallait dépasser le texte, il fallait l’inventer encore. Que le porter sur la scène soit une manière nouvelle de l’écrire. Accompagné par Laurent Laffargue, le collectif Denisyak a fait ce choix fort d’évider le texte de ses mystères. Rentrer dans le lard directement. Nous ne jouerons pas sur la surprise. Solveig et Violaine seront dès le départ une seule et même personne, Franz portera son rôle de bourreau sans masque. Plutôt qu’un jeu de pistes, un jeu de miroirs. L’extérieur, dans les scènes d’ouverture et de réouverture, intervient uniquement pour nous raconter que nous allons plonger dans la mémoire. Nous rentrons dans le cerveau de Solveig. De comment celui-ci réinterprète et rejoue ce qui a été vécu déjà. La mémoire n’existe pas. Ce qui a été vécu a été vécu sur le moment, le reste, ce qu’il nous en reste, est biaisé, forcément. Il y a un parti pris, pris par le cerveau, de protection ou de réinvention de ce que le moment aura été afin de satisfaire ou justifier nos pulsions de vengeance, d’autodestruction ou de résilience. Rien d’autre. Alors travaillons là-dessus. Sur ce qu’est la mémoire. Solveig se regarde, puis plonge dans sa tête, elle nous entraîne. Il y a des bugs, des répétitions, des sursauts. L’enfermement est explicite dès le début, la comédienne est là, elle ne quittera pas le plateau. Le public l’enserre, bilatéral, pris en otage dans cette boîte noire hermétique. De la boîte pas d’issu. La porte grande et lourde comme celle d’un coffre fort à la banque a été refermé derrière eux. En face, le mur est percé d’une seule petite fenêtre comme la vitre d’un aquarium. Ce sera derrière cette fenêtre que sera projeté le film des scènes d’ouverture et de réouverture qui se passent à l’extérieur de la cave. Nous ne quitterons pas la boîte. Solveig et l’assistante sociale, regarde dedans la boîte, regarde les souvenirs, et alors ils s’agencent. C’est parti pour une heure d’oppression et de folie… Une expérience à vivre, fort. Le fait divers n’est que le prétexte à interroger nos propres vies, nos propres mémoires. Où en sommes-nous avec l’enfermement? Lesquels avons-nous accepté de vivre? A partir de quel moment cela devient insupportable? Et alors que faire? On joue oui on joue pour tenter de remettre en question nos propres fonctionnements. Quand la pièce finie, alors on sort, on veut de l’air, respirer. On remplit ses poumons, se souvenant qu’on est libre. Qu’on ne peut pas être enfermé, on ne l’est pas. Pas plus que ça, une heure aux côtés du cauchemar de Solveig. Après l’oppression, la vie plus fort encore! C’est cela que raconte la pièce, et cela l’expérience que nous voulons faire vivre au public. Piqûre de rappel à ne pas se laisser enfermer, rien d’autre à défendre chaque jour que sa liberté. Comme Solveig l’a fait dans le terrible et qui a réussi."

Laurent Laffargue et le Collectif Denisyak

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