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SStockholm

+ d'infos sur le texte de Solenn Denis
mise en scène Collectif Denisyak

: Note de l'auteur

"Brouiller les pistes. Sentir que quelque chose ne tourne pas rond vraiment, mais ne pas comprendre. Que ce que l’on prend pour la normalité, le très banal, ne soit en fait que la première couche d’une bien plus terrible réalité. Travaillant sur cette dimension que l’on ne sait rien des autres, seulement ce qu’ils nous en montrent, la façade, comme tout à l’air toujours beau de l’extérieur, mais comme chacun possède ses catacombes. Chaque famille, chaque histoire, a sa cave. Celle de Frank, particulièrement effroyable, n’est que l’illustration de nos propres enfermements. L’illusion du bonheur que l’on se joue. A soi, aux autres. Et puis peu à peu les zones d’ombre se révèlent, plus sombres encore que ce que le lecteur aura pu imaginer. Les scènes recommencent, quelques mots changent, leur chute arrive, révélant le mystère qui les entouraient. On comprend alors que le personnage de Solveig et de Violaine ne sont en fait qu’une seule et même personne, à deux moments différents, deux temporalités qui ont été entrechoquées. Que ce que nous prenions pour une famille lambda et un couple sado masochiste, sont en fait un bourreau et sa victime mineure capturée puis séquestrée pendant des années. S’inspirant de l’histoire de Natasha Kamputsh, SStockholm traite, plus encore qu’un fait divers, de l’enfermement quel qu’il soit. Pas physique seulement, psychique aussi. La pièce joue un grand drame pour s’adresser aux petites failles affectives de chacun qui nous poussent malgré nous, à être tour à tour le bourreau ou la victime, engoncés dans nos syndromes de Stockholm, à espérer la passion folle. De quand on cherche à posséder l’autre, à ce qu’il nous appartienne. Toute l’histoire de la littérature, du cinéma et de la télévision aujourd’hui, a véhiculé et véhicule cette chimère de l’amour passion qui trouve sa beauté, dans l’abnégation, l’inconditionnel, la destruction même de sa propre individualité: avec toi ou sinon je meurs car je ne suis plus sans l’autre, sans son amour. Et on doit dealer avec cela, infusé, sans même s’en rendre compte, prenant pour la normalité une chose fondamentalement perverse. Aliénation dont on se régale, fous. Et qui est peut-être l’explication de pourquoi ces faits divers de séquestrations, animent autant les foules, comme un reflet de nos propres envies de liberté que nous sabordons nous-mêmes sans nous en rendre compte…"

Solenn Denis

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