Distribution
Présentation
"Puisque vous pouviez construire les plus hautes tours d’église du monde, vous pourriez sûrement vous débrouiller aussi pour trouver quelque chose qui ressemblerait à un royaume."
À ses personnages de prédilection, Ibsen a fait cadeau d’une nécessité impérieuse : “se réaliser soi-même dans la conduite de la vie”. Ce but, Solness paraît l’avoir atteint : tous admirent ce bâtisseur qui au milieu de sa carrière a cessé de construire des églises pour se consacrer aux foyers des hommes. Mais derrière la façade, sa vie est une lutte permanente pour se défendre de la culpabilité que lui inspire son entourage : sa femme, qu’il pense avoir sacrifiée, sa famille, détruite, son atelier, où il bride les élans de son jeune collaborateur par tous les moyens. Comment concilier l’appel “vers les hauteurs” et les exigences du monde humain, où l’accomplissement de soi se heurte à tant d’obstacles? Juste au moment où Solness croit toucher l’automne de la vie, une jeune fille surgit de son passé pour lui rappeler une ancienne promesse. Cette jeunesse qu’il redoute a frappé à sa porte : mais peut-il lui faire place? Comme dans Petit Eyolf, le théâtre d’Alain Françon rencontre l’écriture d’Ibsen à l’endroit de sa radicalité poétique et de ses tensions tragiques.