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Singularités ordinaires

mise en scène Christophe Rulhes

: Le Propos

Sur scène, Julien Cassier, Sébastien Barrier et Christophe Rulhes se font les passeurs de trois histoires de vies, confrontant leurs techniques mutuelles, en mouvement, en musique, et en verbe.

Au cours d’un récit en cinq chapitres, se tisse un dialogue multiple entre images documentaires projetées et acteurs au plateau : chorégraphies, acrobaties, textes et chants ponctuent, développent, déclinent, questionnent les témoignages d’Arthur, Wilfride et Michèle. À eux six, les protagonistes, filmés ou « in vivo » créent une improbable rencontre, une ode relativiste, un spectacle narratif sur nos appartenances.


Singularités ordinaires semble moins porter sur le thème de la folie, que sur les rapports entre identité et culture.


Le collectif GdRA propose trois témoignages de personnes acculturées ou cherchant à échapper à un destin culturel. L’acculturation est un phénomène défini comme une perte de repères suite à un changement radical de culture. À la question du destin culturel, le spectacle répond par la liberté. Mais les stratégies sont complexes, et les personnages, bien que se marginalisant pour dire non au destin qui leur était promis, n’en restent pas moins, d’une certaine manière, proches de ce qu’ils fuient. Ainsi, se crée une tension entre le poids de l’héritage et le désir de liberté. La fragilité entrainée par cette tension, cette tentation du déchirement, met à jour la complexité de la construction identitaire dans la culture, laquelle précède l’enfant et semble toujours le rattraper. Mais dans le même temps, elle rend opaque le désir de celui qui la fuit jusqu’à y rester attacher. L’insulte ou la moquerie même deviennent, pour la victime, des arguments de défense et d’enracinement du passé. Ainsi, l’apparente liberté se redouble d’un attachement féroce et enfoui à ce que les personnages sont sensés rejeter. C’est « l’hainamoration ».


De la question « anthropologique » de la pièce, s’opère un glissement vers la question « psychologique » des causes du « déterminisme ». Les personnages ne sont, en terme de culture, ni là, ni ailleurs. Ils sont en marge, « sur le tabouret d’un lieu de passage », enracinés dans la crise. Cela n’est ni bien, ni mal, ni heureux, ni malheureux. C’est finalement le chemin symptomatique qui leur permet de tenir, en réponse, en face, à l’enracinement extrémiste dans de populaires racines. Le symptôme se montre comme l’identité même, pour peu que le choix du réel et de ses incertitudes soit impensable.

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