C’est l’histoire d’une famille qui crée un spectacle de cabaret à partir des temps forts de sa propre vie.

La famille de monsieur Ferdinand est une bonne famille. Ils essaient de s’en sortir. Leurs rêves, bien trop grands pour la petite vie qui leur est impartie, leur compliquent la tâche. Accueillir, servir à boire, faire danser, si tout cela ne dépendait que de leur bonne volonté, tout serait simple. Mais quelque chose se met toujours en travers, la folie de vivre, les douleurs de l’Histoire, les menaces du temps… Il paraît qu’il existe des pays où le gouvernement a interdit la musique !
Ils ont sûrement une bonne raison…Est-ce qu’ils se sentiraient menacés, eux aussi ?
Et d’autres pays où le travail disparaît peu à peu, sans qu’on puisse rien y faire !
C’est pas qu’on aimait tellement ça. Mais à présent ?
Mais qui menace qui, à la fin ?

La famille de monsieur Ferdinand pourrait faire une bonne famille. Ils ont la pêche, ils sont marrants, on dirait même qu’il y a de l’amour… plus ou moins convenablement… mais le père est trop fou, il a trop d’histoires qui lui débordent, c’est sa mémoire qui ne s’efface pas… et la fille, elle a les yeux qui brillent… elle rêve de faire actrice, ou clown, ou meneuse de revue, ou alors tout, carrément…l’employée, elle fait de son mieux, mais comme personne ne commande et qu’elle n’a jamais été payée… Ce qu'elle aimerait, c'est qu'on ait du regard pour elle… Quant à la mère, elle navigue dans les sphères de son exil…on dirait qu’elle a fondu dedans, entièrement disparue…Tu crois qu’elle reviendra ?
Ils se disputent, ils déblatèrent, ils ne sont jamais noyés. Comme si, quand on a plus rien, du moment qu’il nous reste les mots, on peut être sauvé.
On adore les écouter, c’est tellement beau quand ils racontent. On dirait qu’ils chantent.
Dans ce spectacle nous rirons, parce que le rire est le meilleur remède contre la peur. Nous pleurerons parce que notre besoin de consolation est démesuré. Nous nous emporterons parce que la poésie est notre seule véritable vie, la vie de toutes nos vies.