: Note de Pauline Bureau
Enfant, je croyais que quand je mourrais, le monde disparaîtrait en même
temps que moi. Un jour, j’ai compris que non.
Roberto Zucco va mourir, il le sait, il le sent. Il a l’instinct de la mort. La sienne
et celle des autres. Quinze tableaux comme les stations d’un chemin de croix.
Quinze fois l’envie d’emmener le monde avec lui dans la tombe. Une montée
vers le soleil pour Zucco, une descente aux enfers pour la gamine. À moins que
ce ne soit l’inverse. Chaque chose est son contraire dans cette histoire.
Une mère est étranglée dans un baiser, une gamine violée apprend à aimer,
un frère vend celle qu’il adorait et une soeur meurt d’avoir peur d’aimer. Personne
ne sort indemne après l’avoir croisé. Il emporte une part de chacun avec lui, la
vie de l’un, le pucelage de l’autre. La question de la morale ne se pose pas.
Roberto Succo était un fait divers. Roberto Zucco est un mythe. Une
trajectoire d’étoile fi lante. Qui nous éclaire avant de s’éteindre.
Un agent secret qui « agit secrètement » sur ceux qu’il croise. Nous interroge
sur nos pulsions, nos mécanismes. Nos images sombres et nos fantasmes
inavouables. Nos désirs noirs et les forces complexes qui s’emmêlent en nous.
Et c’est ce que j’ai envie de voir sur le plateau. Comment la douceur et la
violence, l’amour et la destruction, la vie et la mort peuvent exister, ensemble.
Parce que l’un ne va pas sans l’autre. Et que d’interroger ça m’aide à l’accepter.
Pauline Bureau
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