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Rien voir

+ d'infos sur le texte de Joël Maillard
mise en scène Joël Maillard

: La Réalisation

Troubler les perceptions


On ne sait plus d’où vient la voix, qui se déplace souvent.
On croit que c’est le silence alors qu’il subsiste un faible murmure.
On s’attend à ce que la musique explose mais soudain elle s’interrompt.
Les lueurs sont parfois si furtives qu’on ne peut pas être sûr de les avoir perçues.
On a l’impression d’avoir déjà entendu ce passage.
Le silence semble durer depuis beaucoup trop longtemps.
Tout cela contribue au trouble, aux incertitudes, aux états d’entre-deux.


États d’entre-deux


La pièce devrait pouvoir s’écouter entre l’état de conscience et d’inconscience. Rien voir s’adresse possiblement à des gens qui rêvent, et leur rêve est dirigé par ce qu’ils entendent.


J’aimerais que les sensations produites se rapprochent de celles que produisent les tableaux cinétiques, qui brouillent la perception de l’oeil, qui ne sait plus que croire.


Je souhaite créer un flottement, emmener le spectateur dans une zone autre, un léger à côté, essayer de quitter le palpable.


Entre conscience et inconscience, connu et inconnu, ici et ailleurs, perceptible et imperceptible, soi-même et un autre.


La voix aussi est entre-deux. Bienveillante et trop dure. Caresse et diktat. Chaleureuse et froide. Féminine et masculine.


Spectateur-personnage / personnage-spectateur


En s’adressant à directement à lui, la voix met le spectateur en situation de protagoniste principal de la fiction. Sujet des phrases, il est inclus dans le champ fictionnel, il est au coeur de l’oeuvre. Il s’agit non pas de l’impliquer par l’interaction, mais par l’imaginaire.


Les images de Rien voir sont produites par le cerveau du spectateur. Il sera donc en situation de création, c’est à mon sens le point le plus important.


Musique


Elle crée une atmosphère bancale, un air de facticité, comme si tout, dans le Territoire, pouvait s’effondrer d’un moment à l’autre. Les morceaux sont principalement composés de patterns qui s’additionnent.


Lueurs et obscurité


Cette pièce dans le noir demande un éclairage. Afin de modeler l’obscurité. D’où le terme de lueur. De très faibles flashs, un scintillement très lent, un changement de couleurs imperceptible. Évidemment de longues plages d’obscurité totale.
La lumière vient d’en haut, le plafond devient lumineux, des formes s’y dessinent.


Interprétation


L’interprétation suit l’esprit du dispositif : elle est mouvante, toujours entre-deux, pas tout-à-fait dans l’objectivité, ni dans l’incarnation. La voix n’est pas neutre, elle cherche toujours à troubler. Elle n’a pas de vie propre, mais semble parfois fatiguée d’être où elle est, c'est-à-dire nulle part, ou alors, peut-être, dans la tête du personnage-spectateur…

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