: Présentation
“Ce que tu voyais en moi s’était fixé, solidifié, avait pris forme.”
Stéphane Braunschweig poursuit son compagnonnage artistique avec Arne Lygre, dont il a mis en scène en 2012 "Je disparais" et "Tage Unter" (Jours souterrains). C’est sa toute dernière pièce, qu’il créera cette année en français. Elle s’ouvre par l’euphorie d’une relation passionnelle : une femme et un homme plus jeune aménagent dans un appartement vide ; ils s’isolent du monde extérieur et de ce qui fut leur réalité jusque-là. Mais leur vie en symbiose va être perturbée par la visite de figures du passé - mères, enfants, mari ; puis, plus sourdement, par le danger que chacun fait courir à l’autre au sein de cette relation. Arne Lygre semble scruter ici ce qui fait lien entre deux êtres : un élan réciproque, un rêve partagé, la réparation de vieilles blessures, la consistance d’un projet ? Aucun naturalisme dans sa façon d’aborder cette intimité : son écriture ludique invente, comme toujours, une façon singulière de créer un univers. Étrangement, les personnages de Rien de moi font advenir tout ce qu’ils énoncent ; chaque phrase dite donne forme à leur histoire. Pour Stéphane Braunschweig, cette puissance accordée à la parole est le sujet même de la pièce : elle parle du risque d’enfermer les autres dans ce que nous voulons d’eux, par l’amour même que nous leur portons.
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