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Reporters de guerre

Sébastien Foucault ( Mise en scène )


: Le thème principal

Il y a mille et une manières d’envisager la Yougoslavie et les guerres qui l’ont mise en pièces. Nous avons choisi, vingt-cinq ans après la fin officielle de ces conflits, de le faire à travers le prisme d’une question fondamentale qui n’a pas fini de nous poursuivre : la possibilité ou non du vivre ensemble.


Force est de constater que, sur le plan politique, le « projet Yougoslavie » n’est jamais venu à bout des nationalismes et du sentiment ressenti par certains d’être considérés comme des citoyens de seconde zone (une part assez importante de la population, d’autant plus importante que la Yougoslavie commençait à se fissurer).


Cependant, dans certaines parties de la Yougoslavie, notamment au sein des grandes villes croates et bosniennes (Vukovar, Tuzla, Sarajevo, Mostar), il semble que les gens avaient réellement appris à vivre ensemble ; quartiers mixtes, mariages mixtes, revendication de son identité yougoslave avant tout autre marqueur ethnique ou religieux, coopération au sein des institutions, participation à toutes sortes d’entreprises et de projets communs.


Ce n’est pas un hasard si ceux qui ont voulu ruiner ce projet de vivre ensemble, et qui incarnent, dans ces conflits, ce que nous appelons « les forces de la division », se sont avant tout acharnés à détruire ces villes-symboles et l’esprit de cohésion qui y régnait (ce qu’on a appelé la stratégie d’urbicide). Ce n’est pas un hasard si ces villes ont subi des sièges d’une ampleur, d’une cruauté et d’une barbarie rarement égalée depuis la fin du Moyen-Âge, le tout sous le regard médusé, impuissant, voire complice, de la communauté internationale. Une communauté internationale qui a refusé de prendre la mesure de la portée symbolique de ces guerres ; notamment l’Union Européenne, au moment où elle cherchait à s’agrandir au nom des prétendues valeurs du vivre ensemble et de paix entre les peuples.


Ce travail s’appuie avant tout sur les témoignages de gens (journalistes, artistes et simples témoins, locaux ou internationaux) qui ont cherché à raconter ces guerres et qui, chacun à leur manière, se sont battus pour sauver ce qui pouvait encore être sauvé d’un vivre ensemble ; espoir ou horizon éthique qui leur a donné la force de témoigner ou de transmettre les témoignages de celles et ceux qu’au milieu du « bruit et de la fureur », on n’entendait pas.


Les reportages (belges, bosniens et croates) et les récits de reporters locaux et internationaux sur lesquels nous nous appuierons pour créer ce spectacle, raconteront comment les forces de division ont fini par triompher du vivre ensemble, mais aussi comment des forces collectives et individuelles, locales et internationales, politiques, intellectuelles et artistiques se sont opposées à cette agression, au point de constituer des exemples de résistances mémorables, à mon sens d’une portée symbolique essentielle aujourd’hui.

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