: Présentation
À partir du reportage de Mariusz Szczygiel Reality, traduction de Marzena Borejczuk, Nottetempo 2011
“Si j’arrêtais d’écrire, je devrais revenir à moi-même.”
Réalité brute ? Téléréalité sans show, sans public ? Une existence cataloguée dans le moindre détail, dans son unicité, dans sa banalité. Pendant plus de cinquante ans, Janina Turek, habitante de Cracovie, a recensé minutieusement “les données” de sa vie. Elle a tout noté : combien de coups de téléphone elle avait reçu et de qui (38 196) ; à combien de personnes elle avait dit bonjour en les croisant (23 397) ; combien de rendez-vous elle avait pris (1 922) ; combien de cadeaux elle avait offerts, à qui et lesquels (5 817) ; combien de parties de dominos elle avait fait (19) ; combien de fois elle était allée au théâtre (110) ; combien d’émissions de télévision elle avait vues (70 042). En tout, 748 carnets retrouvés à sa mort en 2000 par sa fille stupéfaite – ainsi que l’a raconté, entre reportage et parabole, l’écrivain polonais Mariusz Szczygieł. Daria Deflorian et Antonio Tagliarini ne cherchent pas à mettre en scène cette vie ou à la reconstituer, mais à dialoguer avec ce que Janina nous a fait savoir et avec ce que nous ignorons d’elle. Leur spectacle crée une série de courts-circuits entre la scène et la matière de cette vie, entre les acteurs et les spectateurs autour de cette matière : il s’agit encore une fois d’investiguer par le jeu, par la scène, par la mise en commun avec le public, la perception de ce que nous appelons réalité.
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