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Quelqu’un pour veiller sur moi

+ d'infos sur le texte de Frank McGuinness traduit par Isabelle Famchon
mise en scène Sophie Lorotte

: L’histoire d’une scénographie

Dans son travail de création scénographique, Charlotte Maurel a dans un premier temps dégagé du texte les thèmes suivants :
- l’aliénation créée par l’attente et par le sentiment d’être à la merci des autres, ravisseurs ou co-otages ;
- la mise entre parenthèses de la vie de chaque otage, comme si le temps s’était figé : l’otage est prisonnier d’une « bulle » de temps, et sortir de cette bulle, c’est peut-être mourir …
- l’absence de pouvoir de décision et l’absence d’information ;
- la nécessité de créer un monde fantastique, condition de la survie.


Sur cette base, l’enjeu scénographique est de proposer un espace qui crée d’emblée chez le spectateur un sentiment de malaise :
- un lieu où l’on n’est pas en sécurité, où n’importe qui peut entrer et à tout moment, et où l’otage a conscience d’être épié en permanence ;
- un lieu suspendu dans le temps ;
- un lieu inconfortable qui ne devient jamais familier.
Mais par le choix des matières et des couleurs, le décor doit, notamment grâce à la lumière, pouvoir basculer dans un univers onirique, plus léger et moins oppressant.


La scénographie s’est donc résolument orientée vers une option non réaliste : il ne s’agit pas d’une pièce sur l’histoire des otages anglo-saxons au Liban dans les années 80, mais d’une pièce à portée universelle sur le combat de l’homme pour sa survie physique et spirituelle dans un contexte d’isolement et de danger de mort. Il ne s’agit donc de ne concevoir ni un univers carcéral, ni une cave « à otage », ni un appartement beyrouthin, mais un décor qui dénaturalise l’espace et le temps, qui essaie de déstructurer le rapport du personnage au réel.
La scénographie met donc l’accent sur la notion d’enfermement, dans un décor ouvert mais sans issue, aux lignes épurées se resserrant sur les protagonistes comme un piège. Il s’agit ici de souligner l’isolement des personnages. La présence des ravisseurs, potentiellement porteuse de mort, est matérialisée par la lumière apparaissant en fond de scène à chaque fois qu’une porte invisible s’ouvre sur un couloir menant à la pièce des otages : la porte n’est jamais visible, le ravisseur non plus, sa présence en est d’autant plus mystérieuse et inquiétante, mettant l’otage dans une situation de surveillance constante.

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