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Puissants & miséreux

+ d'infos sur le texte de Yann Reuzeau
mise en scène Yann Reuzeau

: Note d’intention

Après m’être intéressé à la foi dans «La Secte» et à la prostitution dans «Les Débutantes», c’est cette fois l’argent qui est au centre du projet. Cette pièce explore les excès, les extrêmes de cet aspect incontournable de notre vie et de notre société. Il s’agit de tenter de comprendre le monde dans lequel nous vivons en mettant face à face ces deux univers. Je veux essayer de comprendre les uns et les autres, de rechercher leur points communs, d’explorer leurs différences inconciliables. De leurs rendre justice aussi, dans leurs dignités, leurs complexités, leurs côtés sombres ou révoltants également…


Il y a dans ce diptyque deux histoires indépendantes, qui ne se croisent pas. Ce choix n’était d’ailleurs pas celui qui me guidait au début de l’écriture. Mais au fil de mes recherches, il m’est apparu clairement que ces deux mondes ne se croisaient jamais. L’existence de l’autre groupe est même pour chacun d‘eux quelque chose d’un peu abstrait. Alors l’idée du «personnage-lien » a disparu. Tout juste, dans chacune des pièces, chacun des groupes est informé de la vie des « autres » à travers un article de presse… La distance, tout ce qui les oppose, les éloigne, vient aussi de leur ignorance… Et puis s’il n’y a pas de lien, dans ce diptyque, c’est aussi parce que dans le gouffre qui sépare ces deux groupes, le reste de notre société se dessine, en creux…
Dans cette pièce très réaliste, les dialogues et la direction d’acteurs devront tendre vers le plus de justesse possible… faire disparaître l’acteur et ne plus voire que le personnage, c’est l’idéal à atteindre. Il y aura aussi des énergies à créer, proches de celles des animaux. Si les Miséreux fonctionnent clairement en meute, les Puissants s’apparentent à de grands fauves solitaires dont les rencontres provoquent systématiquement des étincelles spectaculaires.
La scénographie révelera la verticalité de notre société. La première pièce, «Miséreux», se passe ‘dessous’. Dans un grotte naturelle, nichée sous le périphérique… les racines d’un arbre ont envahit une partie de l’espace.Lors de la transition vers «Puissants», qui se fera à vue, le plafond des miséreux s’écrasera sur eux et révelera le ‘dessus’, le monde des puissants, plus haut, plus clair.
Lors de la transition, Jean-Luc Debattice, le seul comédien jouant dans les deux pièces, sera aussi « transformé » à la vue du spectateur. De Bariton, clochard depuis une éternité qui a abandonné tout espoir de retour à la vie normale, l’acteur deviendra Daniel, maître d’une partie du monde, vorace prédateur que rien ne peut arrêter.
La lumière imitera une lumière naturelle dans Miséreux : la principale source viendra du dehors, de l’unique ouverture de leur grotte. Dans le texte est déjà présent l’idée que les personnages, évidemment privés d’éléctricité, suivent le rythme du soleil. Celui-ci se lève sur eux de lors de la première scène, et il se couche sur la dernière scène. Entre les deux,il n’arrive pas à éclairer tout l’espace de la grotte, laissant continuellement une zone dans l’ombre. Dans Puissants, la lumière sera plus travaillée, riche, précise, apprivoisée. Elle mettra plus en valeur les lieux et les personnages de pouvoir.
Mais tous ces élements ne servent qu’une chose : les personnages. Ne pas les encencer, ni les attaquer, ne pas les défendre ni les comdamner, mais les regarder avec le plus de franchise et d’honnêteté possible. Pour résumé, les laisser exister pour que le public puisse les découvrir : un but à la fois simple et essentiel.

Yann Reuzeau

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