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Pauvre folle Phèdre

+ d'infos sur le texte de Eugène Durif
mise en scène Olivier Subts

: Qui a peur de faire renaître Phèdre ?

Faire renaître Phèdre, la belle affaire.
Ah les fous les orgueilleux les insensés - les impies !
Une Pauvre Folle un adultère l'amour à l'envers !


Sacrilège,, sacrilège ! Euripide, Sénèque, Garnier, Pradon, Racine, Gabily, Minyana, Enquist, Durif, Kane, qui encore ? Des monstres ! Candidats ? Réécrire une grande passion amoureuse dans les sphères du pouvoir. Plus proches de nous, aussi loin : Vitez, Bondy. Des monstres ! Monter et remonter, se complaire dans la faute inavouable. Dépoussiérer les perruques pour les mettre au musée.


Une professeur de collège, mère de famille, sacrifie tout - couple, amis, métier, honte - pour l'amour d'un de ses jeunes élèves. De plus, elle est blonde et jolie, et c'est un petit noiraud morveux, vaguement bougnoule. Elle est condamnée, mais persiste dans l'erreur et la monstruosité de son amour.La prison ne tue pas son amour.
Que faire de cette femme et de ce garçon ?


Un rôle-titre écrasant de références pour la comédienne qui relève le gant.


E. Riva tremblote d'une diction souffrante en 1970. Je n'arriverai jamais à écouter ce double compact-disc, sorti de l'oubli, jusqu'au bout - je suis partagé entre l'envie de rire et la peur.


Un défi d'orgueil et d'humilité : quand a-t-on vu une dernière apparition de Phèdre au nord de Paris ? Qui a osé caresser le Monument Théâtral National ? Tabasser ses gardiens.
Nos propres tentatives depuis 1998 pour que ce projet voie peut-être le jour en 2002
Répéter et remettre sur le travail. Reprendre le tissu. Reprises.


L'accroissement du turn-over amoureux des couples génère de nos jours des situations inédites et insolites : il n'est plus rare de voir des belles-mères de deuxième lit afficher avec avantage un âge inférieur ou voisin de celui de leurs beaux-enfants. Il est dès lors inévitable que des catastrophes sentimentales voient le jour ou s'éteignent dans le secret des murs.


Avec Eugène Durif, nous nous poserons à chaque instant la question : arriverons-nous à monter ou remonter Phèdre ? Est-ce encore intéressant ? Peut-on encore se faire comprendre ? Quand va-t-elle réellement resurgir devant nous ?
En avril puis en juin 2001 ? Dans le deuxième semestre 2002 ?
Jamais ? Et il faudra attendre, jusque-là ne pas mourir pour la faire renaître ?
Ce désir de pièce et de personnage, cette attente, fondement du travail d'Eugène et de nos efforts agités, nous les pousserons à leur comble, nous ferons renaître le désir insensé de Phèdre, des gens crieront pour que l'on travaille ou que l'on se taise, mais rien ne sera tiède. Il faudra ensuite elle-même la convaincre de se montrer, de revenir parmi les vivants. Jamais ?


Subts ! Allez-vous vous rasseoir au fond de la classe théâtrale !
Accepterez-vous ce voyage perdu, avec la mort au bout, croyez-vous en l'éternel, savez-vous ce que c'est que de revenir de chez les morts ? Il faut quelque chose de fort pour revenir s'asseoir à la table. Il faut que tous, auteur, metteur en scène, acteurs du projet, subventionneurs, coproducteurs, acheteurs, public, nous méritions Phèdre.


Subts, septembre 2000

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