"Dépêchez vous d’être immortel".
Tel s’intitule, ironique et critique, un article paru dernièrement dans Le Monde. Tout se passe comme si nous ne devions plus être mortels, mais indéfiniment jeunes, éternellement rentables… Tout se passe comme si pour vivre, il fallait exclure la mort, exclure les morts de nos vies. Cette exclusion est à la base même de la pensée dualiste de notre culture. Nous sommes partis de ce constat et de ce qu’il impliquait, pour questionner le vivant, tout ce qui nous rend vivants, et encore en vie. La vie est intrinsèquement liée à la mort, elles sont indissociables.

Pas encore prêt s’écrit sur le plateau, à partir de toutes les subjectivités qui le fondent, mises ensemble, en action, dans et par l’espace. Sous l’influence des matériaux proposés, par des improvisations et des mises en situations concrètes, Pas encore prêt est l’agencement de ce qui a surgi (tentatives de parole, textes, danses, chants), parfois réécrit, parfois gardé dans sa brutalité. Un agencement où l’organisé et l’aléatoire, comme dans le monde du vivant, travaillent ensemble. Une écriture prête à laisser de la place à ce qui n’est pas prêt.