Si les outils de communication n’ont cessé de se multiplier, la parole, n’a cessé de reculer pour laisser place à une multitude de moyens d’expression écrits calbrés, du type j’aime / j’aime pas.
Le monde est relié à la fibre, ça va vite, toujours plus vite. C’est illimité.
On peut tout savoir, à ne plus trop savoir ce qu’on veut, mais on ne se parle pas.
On twitte, on like, on tag, mais on ne parle pas.
On donne son avis sur un forum, on devient expert le temps d’un billet, mais on ne parle pas.

POLIS est un projet dont le socle est la parole comme outil d’invention et d’émancipation.
Il a été pensé comme une installation dans l’espace public.
L’espace public comme site de rencontre.
Le point de départ est une enquête fictive sur le bonheur menée par trois protagonistes dans un container en verre.

Aujourd’hui, l’urbanisation a transformé les espaces publics en marchés de Noël permanents. Leur scénographie oriente le regard, impose nos postures et les formes de rassemblements qui les font naître ne plus à l’initiative du public mais des pouvoirs marchands.

POLIS a pour objectif d’amener le passant à participer à une expérience collective : s’emparer d’un dispositif et prendre la parole au cœur de l’espace public.
Les passants seront tout à tour spectateurs, auteurs et acteurs d’une fiction et ce uniquement s’ils le décident. Ainsi le déclenchement du dispositif dépendra de leur volonté de participation.

« Des opinions non-publiques prolifèrent, tandis que « l' »opinion publique (au singulier) reste une fiction ». Jürgen Harbemas, L’espace public