theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Notre besoin de consolation »

Notre besoin de consolation

mise en scène Julie Bérès

: Un Théâtre Suggestif

Dans la lignée de mes précédentes mises en scène, je m’efforce de donner forme à un théâtre sensoriel et suggestif. Il s’agit pour moi d’élaborer une composition où l’imaginaire des interprètes entre en interaction avec l’émotion qu’offrent la création sonore, les trouvailles scénographiques, les distorsions que permettent les projections de la vidéo et de la lumière. Nos coulisses et répétitions ressemblent à un vaste atelier. Pour nous, tout est « matériau », les objets, la lumière, l’image, les corps, les matières. Chaque élément est passée au tamis du sens. Comme des « indices », qui pointent en justesse et discrétion. Je crois profondément à l’expérimentation du plateau pour dégager une forme poétique et sensible.


Avec Notre besoin de consolation, nous voulons explorer les fantasmes qu’induit cette humanité rêvant de mutation. L’état des lieux des pratiques scientifiques, commerciales, culturelles liées à la bioéthique nous emmène vers un premier constat : tout semble lointain, irréel, démesuré. Comment lutter contre cette esthétique futuriste, froide, technologique ? Comment montrer cette valse vertigineuse du vivant et du mort ? Comment montrer du corps, du corps reproduit, du corps déchu, du corps parfait, efficace… en conservant une certaine poésie et un certain humour ? Nous cherchons des matériaux proches de ce corps manipulé à loisir : des lycras semblables à des peaux, des ouates nerveuses, des latex translucides... Nous interrogeons des objets, des surfaces, des matières qui racontent cette folie de transformation, de perfection et qui s’apparentent aussi à leur manière au corps du dedans ou du dehors : des éléments qui ont « qualité» de corps (corps prothèse, corps image, corps vêtement…).


Dans ce « théâtre suggestif », nous accompagnons le spectateur dans une quasi-rêverie, sans trop en dire et sans tomber dans le grotesque d’un monde à la Jérôme Bosch. L’usage de la vidéo participe pleinement à la dramaturgie sensible de cette pièce. Elle intervient pour « figurer » les métamorphoses des « personnages », leurs fantasmes et le « floutage » de leurs perceptions : projections d’yeux géants sur des ballons qui envahissent l’espace et observent, visage projeté qui s’évapore sur un écran de fumée…


Nous tentons aussi de mettre le spectateur à l’expérience du trouble du vrai et du faux.… Pour ce faire, nous flirtons avec la limite précaire qui existe entre les deux. Pour réussir à créer ce trouble, nous allons contre la fonction première, déterminée et connue d’un matériau, contre son usage normal, unique. Nous cherchons sa « polyphonie ».

Julie Bérès

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.