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Notre besoin de consolation

mise en scène Julie Bérès

: Note d’intention

Fiction onirique, Notre besoin de consolation part d’une recherche sur les enjeux contemporains de la bioéthique ; il s’agit de questionner le paysage d’une « humanité mutante », telle que la science commence à en dessiner les contours. Les manipulations génétiques, le clonage, la fécondation in-vitro, sont d’ores et déjà à portée de main pour promettre une reproduction contrôlée, calibrée sur mesure ; tandis que des recherches déjà fort avancées sur le vieillissement des cellules et la façon d’en stopper le mécanisme laissent entrevoir l’horizon d’une humanité immortelle ! Mais que serait la vie sans l’horizon de la mort ? La jeunesse est-elle le point de perfection humaine, et aime-t-on seulement ce qui est « parfait » ? L’homme dégagé de toute contrainte serait-il le stade final de l’intelligence humaine ? Notre besoin de consolation questionne également le corps comme réceptacle de notre époque. En quoi le corps « à la carte », que l’on peut améliorer, transformer, louer, acheter, fabriquer, porte en lui la réalité d’un temps marqué par l’obsession du « toujours-plus »? Le corps estil devenu le marqueur indubitable du progrès, et la science le nouveau graal ? Une existence dont le temps serait illimité, ou pré-destiné, aurait-elle encore un quelconque sens ? C’est pourtant cet horizon que promet une société post-humaine, ou, comme on dit déjà, « trans-humaine ».


Suite à un travail documentaire, nous avons collecté des informations historiques, juridiques, scientifiques ainsi que des faits-divers et des témoignages. À partir de ce glanage, nous avons écrit plusieurs histoires inspirées de ces faits réels. Certaines nous parlent de ce qui est déjà possible, et d’autres de ce qui ne l’est pas encore. Toutes témoignent d’un espoir en la science comme remède à une souffrance ; toutes racontent une contre-partie à offrir au progrès : toutes ces histoires nous parlent d’une humanité qui peu à peu transforme son corps en marchandise.


Notre besoin de consolation s’articule autour de K et de l’enquête journalistique qu’il mène sur les possibilités nouvelles qu’offre la génétique. Enfant né sous X, il ne connaît pas l’identité de son père qui est protégée par l’anonymat d’une banque de sperme. C’est cette difficulté d’exister sans connaître une partie de ses origines qui fonde sa recherche et explique son intérêt pour des personnalités issues de l’actualité telles que Linda Avay, fondatrice de l’entreprise américaine 23&me, une société de décodage génétique, basée dans la Silicon Valley ; Raymond Martinot, ancien chargé de cours à la Faculté de médecine de Paris, un pionnier de la cryogénisation ; Ole Schou, directeur de Cryos, la première banque de sperme au monde basée au Danemark ; Jaime Wallace, citoyenne américaine, qui milite pour l’autorisation du clonage reproductif ; le docteur Pathel, directrice d’une clinique indienne basée à Anan, spécialisée dans les mères porteuses. K convoque ces personnalités dans son espace mental. Il invente des situations et des dialogues, rencontre ceux qui deviennent ainsi ses « personnages » et les met en relation. Nous circulons, durant la pièce, entre des faits réels et les fantasmes qu’inspire cette réalité à K.

Julie Bérès

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