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Notre Jeunesse

mise en scène Nathalie Garraud

: Synopsis (réveil de l’histoire)

Nathalie Garraud : On se dit toujours qu’au fond, on est des « classiques »… On essaie de raconter des histoires – ce qui n’empêche aucunement la création, les inventions formelles, bien au contraire – et de penser leur inscription dans l’Histoire.


Olivier Saccomano : A mon avis, toutes les pièces racontent une histoire, même les plus abstraites ou les plus décousues. Ici, il y a les éléments d’une histoire d’amour et d’une histoire politique, tressées dans une situation sociale donnée. Ce sont des données de départ : l’amour, l’inimitié, les générations avec leurs dettes, leurs héritages, leurs luttes. Le théâtre a traversé les époques avec ces quelques questions, qui se posent toujours d’une façon ou d’une autre.


NG : Pourtant les premières images, les premiers paysages, ils sont assez cinématographiques...


OS : Peut-être. L’action se passe en été, dans la grande banlieue d’une grande ville. Au centre, il y a un jeune homme, qui veut partir sans bien savoir où, sans bien savoir comment. Il fait chaque nuit des rêves confondants de réalisme. À tel point qu’il ne sait plus exactement si les choses rêvées se sont produites ou pas. Il a 17 ans. Il vit avec sa mère qui essaie d’être « moderne ». Pas de père. Et il y a une jeune fille, qui travaille dans un centre d’appel téléphonique, où elle passe sa journée à mentir sur son nom et sur sa fonction au gré de ses interlocuteurs. Elle a 19 ans. Elle vit avec sa mère qui fait des ménages et meurt chaque soir sur le canapé du salon. Pas de père. Il y aussi d’autres jeunes gens, et puis un vieux qu’on appelle le prophète, parce qu’il n’est pas en son pays, un commissaire de police…


NG : L’été, c’est une période intermédiaire, une brèche dans l’activité productive... Et le lieu aussi est intermédiaire, suspendu entre la ville et la campagne… Mais pour être plus précis, ça se passe le 14 juillet.


OS : Oui, autour du 14 juillet.


NG : En fait, c’est une sorte d’image centrale à partir de laquelle articuler concrètement des contradictions et des questions politiques que nous voulions mettre en jeu. Comme si on avait besoin de l’Etat, de sa représentation, de son symbole, comme un élément de contradiction primaire. La République, l’école républicaine, c’est bien ce qu’on rétorque aux banlieusards qui s’agitent, non ? Besoin aussi de la métaphore, et de l’artifice, dans toute sa puissance. L’artifice de la célébration, le feu d’artifice qui empêche le vrai feu de prendre : on a déjà fait notre révolution, et on en est très contents, merci.


OS : Dans la pièce, c’est un point de bascule, il y a ce qui se passe avant : des gens qui essayent de s’en sortir comme ils peuvent, individuellement. Et puis, après : des gens qui essayent de se battre comme ils peuvent, découvrent de nouvelles alliances. Le 14 juillet, c’est la célébration officielle d’une révolution morte, avec des fusées multicolores et des défilés militaires, pendant que dans les rues, des jeunes gens qui n’ont jamais porté les armes se prostituent d’une façon ou d’une autre... Il y a un feu d’artifice, un bal, une histoire d’amour qui commence, la mort d’une jeune fille qui porte un enfant, et les prémices d’une révolte...


NG : Généralement, ce sont des morts qui déclenchent les émeutes.


OS : Ici, c’est la mort d’une jeune fille, dont on découvrira qu’elle était enceinte. Elle accouchera d’une émeute.

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