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Nema

+ d'infos sur le texte de Koffi Kwahulé
mise en scène Marie Ballet

: Présentation

Nema est née d’une commande d’écriture passée à Koffi Kwahulé sur la violence faite aux femmes en Occident – par opposition à la violence faite aux femmes en Orient qui avait fait l’objet de sa pièce Les Recluses.


La pièce réunit six personnages, quatre femmes et deux hommes. Tous sont soumis à une forme de violence, violence physique ou psychologique, domination, perversion, harcèlement. Et aucun milieu social n’échappe à la violence faite aux femmes. Nema est « domestique » chez Idalie et Benjamin. Ces deux femmes que rien ne rapproche ont pourtant un point commun : elles subissent toutes les deux la violence de leur mari – d’une manière évidente et donnée presque d’emblée pour Nema, d’une façon plus cachée et perverse pour Idalie. Malgré leurs différences, une véritable complicité va s’instaurer entre les deux femmes, complicité qui va les mener jusqu’à la tragédie finale.


Quand la pièce commence, Idalie vient d’obtenir une promotion et devient le patron de son mari. Celui-ci a du mal à vivre la situation et cherche à dominer sa femme par d’autres biais. Il est appuyé par sa mère, Marie, qui entretient également avec lui un véritable rapport de domination. Nema, elle, porte sur le corps des traces visibles de coups, son mari vient même la harceler sur son lieu de travail. Poussée par Idalie, elle finit par prendre la décision de mettre un terme à cette relation. Mais les histoires de chacun sont tellement imbriquées les unes dans les autres que la décision, pourtant intime, de Nema a des répercussions chez les autres personnages et précipite la pièce vers un dénouement brutal. Taos, la secrétaire d’Idalie, dernier des six personnages, subit elle aussi une certaine forme de violence : après avoir ouvert puis scandé la pièce par la lecture de petites annonces dans le journal – déclarations d’amour, recherche d’âme sœur, aveux de perversité – elle en découvre une qui lui est adressée par le mari d’Idalie, son patron. La spectatrice amusée que nous croyions voir devient alors la victime de cette violence que constitue le harcèlement.


Les fleurs sont un des fils conducteurs de la pièce – le mari de Nema est fleuriste et sa boutique est un des lieux de l’action. On passe son temps à s’offrir des bouquets pour se faire pardonner, pour s’excuser d’un mot, d’un geste, pour se féliciter ou encore déclarer sa flamme. Mais les fleurs sont aussi celles qu’on dépose sur les tombes, en mémoire du défunt. Tout au long de la pièce, la mère écume les cimetières à la recherche d’un caveau familial, qu’elle finira par trouver, juste à temps pour offrir, sans le savoir, une sépulture à son fils. Car la pièce, si elle commence dans une certaine légèreté, ne cesse de défier les genres et passe finalement du drame à la tragédie pure.


Enfin, Nema est aussi une anagramme de Amen, une longue prière à la vie, qu’accompagne le troisième mouvement de la Symphonie n°3 de Gorecki. Dans ces situations où chacun se voit acculé, sans porte de sortie, quel recours reste-t-il sinon espérer et prier pour qu’un miracle advienne et modifie le cours des choses ?

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