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Mort prématurée d'un chanteur populaire dans la force de l'âge

+ d'infos sur le texte de Wajdi Mouawad

: Entretien avec Arthur H

Propos recueillis par Charlotte Farcet, dramaturge, novembre 2019

Mourir à soi-même / Face A


Ce projet a été imaginé à la faveur d’une rencontre. Le chemin, fait de voyages, de conversations et d’errances, s’est tracé à deux. Qu’est-ce que rêver à deux ?


Arthur H. – Rêver à deux est une aventure délicieuse. Avec Wajdi, on s’est permis deux voyages amicaux et artistiques dans des bouts du monde. Dans ces endroits improbables et dans un dialogue ininterrompu et fécond, l’histoire de Mort prématurée d’un chanteur populaire dans la force de l’âge nous est apparue. De façon un peu miraculeuse, une histoire naît puis s’impose. Sûrement parce qu’elle a des résonances très intimes avec notre histoire intérieure, des richesses et des blessures que l’on partage.


De l’idée d’un concert mis en scène par Wajdi, vous avez dérivé vers celle d’un spectacle et d’une fiction. Qu’est-ce que sortir de son territoire pour entrer dans un autre ? Qu’est-ce que se déplacer ? La musique a-t-elle été emportée dans ce mouvement ?


Arthur H. – Le théâtre est le lieu idéal pour raconter une histoire. Le concert, pour moi, représente plutôt l’espace de la fragilité, du temps suspendu, de la transe collective, de l’improvisation, de la vie qui se découvre dans l’instant. C’est probablement le pouvoir de la musique. Découvrir le cadre du théâtre, aussi formel que libre, avec Wajdi et son équipe est une immense joie. La scène redevient un territoire neuf, à explorer. Le spectacle est aussi composé de moments musicaux, comme autant d’instants fragiles où tout s’invente sur le moment.


La mort s’invite dans ce spectacle comme un personnage. Elle est à sa manière aussi un déplacement, un changement de territoire. Quel dialogue l’œuvre et l’artiste entretiennent-ils avec elle ?


Arthur H. – Si on enlève à la mort sa charge triste, dramatique, poignante, il ne reste que la possibilité d’un renouveau, de l’espace pour du neuf. Artistiquement, personnellement, on a besoin de mourir un peu à soi-même pour faire de la place. La mort pour moi est toujours un nouveau départ, même si c’est, éventuellement, seulement pour son âme, ou seulement pour les autres (ceux qui restent). Théâtralement, ou dans l’existence quotidienne, c’est un rituel puissant, qu’on doit perpétuellement (si j’ose) réinvestir, réinventer. La mort est toujours surprenante et potentiellement féconde.


  • Propos recueillis par Charlotte Farcet, dramaturge, novembre 2019
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