Barcelone.
Octobre 1940.
La Guerre civile est terminée.
L’insurrection militaire l’a remportée.
Dans les sous-sols humides de la forteresse de Montjuich, une frêle jeune femme, s’avance vers un destin qui s’annonce d’emblée tragique et inéluctable. Installée à demeure dans ces mêmes cachots, une fonctionnaire pénitentiaire reçoit la jeune prisonnière dès son arrivée.
Dans ce lieu d’intense solitude, les distances sont vite abolies et une éphémère complicité nait entre les deux femmes.
D’extraction sociale semblable, originaire des mêmes quartiers miséreux de la Barcelone d’avant-guerre, la fonctionnaire prodigue à Nati ses conseils, tente de la distraire, l’interroge sur son passé et s’épanche en lui racontant sa propre vie.
Lorsque la prisonnière part pour le peloton d’exécution, une autre prisonnière vient la remplacer…
La beauté de ce texte réside dans le fait que le court moment partagé par les deux protagonistes de l’histoire – la prisonnière et sa geôlière – fait fi de tous les manichéismes et de toutes les idées reçues. Il n’y a pas ici les bons et les méchants ; juste deux femmes que l’Histoire a placé des deux côtés d’une infranchissable frontière.