theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Maman et moi et les hommes »

Maman et moi et les hommes

+ d'infos sur le texte de Arne Lygre traduit par Terje Sinding
mise en scène Jean-Philippe Vidal

: Entretien avec Jean-Philippe Vidal - extraits

Propos recueillis par Anne-Françoise Benhamou pour Outre-Scène n°13

Quelles ont été les premières choses qui t’ont plu dans cette pièce, qui t’ont donné envie de la monter ?


Jean-Philippe Vidal : Les phrases courtes, le minimalisme de l’écriture. L’âpreté. Et la construction circulaire de la pièce. (...) J’ai trouvé dans le texte de Lygre une proximité avec le cinéma : des scènes très courtes, un côté épuré, des dialogues très simples. Il a dit d’ailleurs que ses premières inspirations théâtrales sont venues de film. Mais quand on rentre dans le travail, on oublie le cinéma, parce que la pièce n’a rien de réaliste ni les dialogues, ni le tempo. Pourtant quelquechose subsiste de cette sensation, du fait des ellipses très rapides que Lygre se permet. Il ne s’embarasse pas d’un temps réel, il s’amuse beaucoup avec le récit. La liberté qu’il prend dans son écriture m’ a plu aussi.
(...)


Cette pièce ludique est aussi corrosive, voire dérangeante. Ces trois génarations de femmes qui échouent de mère en fille dans leur vie avec les hommes sont montrées de façon crue, dans leur violence comme dans leur frustration.


Jean-Philippe Vidal : La pièce parle beaucoup de sexe, de l’empêchement à avoir une sexualité ; de tout ce qui ne peut pas être satisfait, à différents niveaux. Mais ce n’est pas le seul empêchement dont il est question. Les personnages sont aussi des gens qui ne veulent pas quitter l’endroit d’où ils viennent. Lygre, lui, nous montre des gens coincés au fond des fjords, dans des fermes. (...) J’ai aimé cet aspect de la pièce : ce qui se raconte ici par la géographie, avec ces gens qui n’arrivent pas à sortir de l’endroit d’où il sont nés, ce sont toutes les peurs qu’on peut avoir, les empêchements, les choses qui nous retiennent. C’est ce que dit la première Gudrun à son mari quand il lui parle de ses rêves d’Amérique : « J’ai grandi à Knatten. J’ai mes racines ici ! Tu me fais peur. » Elle renonce à rêver, à avoir une vie. Et quand, après la mort de sa mère, Liv, finalement part à New York, elle y reste enfermée dix ans dans une petite chambre d’hôtel... La peur d’affronter le monde : je ne sais pas si Lygre en parle ailleurs...

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.