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Ma couleur préférée

+ d'infos sur le texte de Ronan Chéneau
mise en scène David Bobée

: Le projet

par David Bobée

Ma couleur préférée...


« C’est quoi ta couleur préférée ? » Voilà une question que les grands ne se posent plus. Ils se demandent plutôt « tu fais quoi dans la vie ? » Dans les cours de récréation de maternelles et de primaires, c’est une question qu’on se pose encore avec le plus grand intérêt. La réponse qu’on y apporte est déterminante : elle affirme un choix, une singularité, une identité, elle indique le consensus ou l’anticonformisme.


La couleur est donc une merveilleuse entrée pour s’adresser aux enfants : à partir de cette expérience quotidienne - présente dans les travaux manuels, les choix vestimentaires, la scolarité, la signalétique, etc. – peuvent se dessiner des réflexions sur la subjectivité des goûts et des opinions, l’influence d’une culture, l’originalité d’une création...


Il s’agit d’un spectacle grand format pour petits humains. Il ne s’inspire pas d’un conte, il ne se base pas sur un sujet sociétal, il s’adresse aux enfants en partant de la sensation et de la perception : celle des couleurs. À partir d’elles se déploient des situations, des récits, des réflexions. À rebours d’une importante part des productions jeune public à l’esthétique minimaliste, le dispositif scénique recherche le spectaculaire afin que cette première expérience du théâtre soit une expérience sensorielle forte. Les jeunes spectatrices et spectateurs sont plongés dans l’arc en ciel, les nuanciers, les œuvres d’art...


La scénographie, toute de bois, imaginée comme un livre en pop-up pour enfants, sert essentiellement de support au travail de la lumière et à la projection vidéo pour composer un univers immersif apte à stimuler l’imaginaire.


Dans ce qui figure comme un musée imaginaire, trois copains cherchant la bonne idée pour repeindre leur maison, parlent des couleurs, de ce qu’elles évoquent ou signifient.


Cet échange est l’occasion d’aborder les phénomènes physiques, la sémiologie et l’histoire des couleurs : leurs origines, leur utilisation dans l’histoire et le monde et les significations qui leur ont ainsi été attribuées. En partant de l’expérience sensorielle et des émotions qu’elles procurent, la conversation peut alors s’ouvrir à des questions d’esthétique, de symbolique, de culture, de croyance...


Ainsi avec le bleu, nous pouvons parler d’histoire de l’art : comment cette couleur a été perçue à travers les siècles, des pierres de pharaons jusqu’aux cultures d’indigotiers par des esclaves... quelle symbolique elle a revêtu, quelle importance elle a-t-elle eue dans l’histoire de la peinture à travers Picasso, Klein ou Miro...
Le rose est l’occasion d’interroger les enfants, avec des mots simples et des idées claires, sur les assignations liées au genre que l’on soit un garçon ou une fille.


Le violet, mélange du rose et du bleu s’amuse de la fin de la binarité et célèbrera l’égalité.


Le chapitre sur le vert aborde des questions écologiques et parle du monde dont ils et elles sont les héritières.


Le chapitre sur le noir parle du Caravage, de Soulage, d’Anish Kapoor mais aussi de la peur. De la peur de l’obscurité à celle de l’inconnu, et de la peur de l’autre, du racisme.
Le noir sera opposé au blanc lunaire.


Et il faudra aussi traverser le jaune, le rouge, l’orangé... et garder une place pour toutes ces nuances au nom poétique comme l’aigue marine, le bouton d’or, le terre de sienne, le framboise écrasé, la coquille d’œuf, le poil de chameau, le sépia, le zinzolin...


Le spectre est infini et cette plongée dans l’arc en ciel (occasion d’aborder la tolérance et les minorités), offre la possibilité à ce jeune public de transformer des émotions en pensées, des sensations en analyses, des découvertes en connaissances et ces connaissances en récit.


Chaque couleur est l’opportunité d’un tableau, d’un voyage baladant nos trois protagonistes des forêts vierges du Douanier Rousseau aux paysages d’une lune aseptisée, d’une forêt obscure et mystérieuse au dancefloor d’une discothèque des années 80, d’un voyage en mer à l’intérieur d’une estampe d’Hokusai au Paris gris- pollué d’aujourd’hui ou encore de la terre orangée du Congo d’où sont originaires nos trois héros à une scène d’opéra, etc.


Voilà l’ambition du projet : accompagner les plus petits sur le chemin qui mène de la perception, de l’impression, au recul critique. Ce spectacle cherche à stimuler l’analyse critique de son public constitué d’adultes en devenir sur les questions d’esthétique, de symbolique, de culture, de croyance et ouvre un dialogue avec les professeur.e.s, accompagnateurs.trices et parents au-delà du spectacle sur ce qu’est une sensation, une opinion, ce qu’est le beau, sur les récits, les histoires du passé ou sujets de la société d’aujourd’hui qui auront été abordé lors de ce voyage au pays de la joie et de la diversité des couleurs.


  • David Bobée
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