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Lune jaune

+ d'infos sur le texte de David Greig traduit par Dominique Hollier
mise en scène Laurent Crovella

: Note de mise en scène

La découverte du texte de Greig a été pour moi comme la découverte d’un palimpseste. C’est-à-dire un texte en dessous duquel se cache de nombreuses autres références. Comme si derrière le texte de l’auteur écossais apparaissait le souvenir de mes premières lectures fondatrices de théâtre. À la lecture de Lune Jaune, on peut voir apparaître de façon lointaine, L’Orestie d’Eschyle, Roméo et Juliette de Shakespeare, la fuite des célèbres Bonnie and Clyde. On peut aussi penser au cinéma de Ken Loach. Mais au-delà des références et des résonnances qui apparaissent en échos, la singularité de la pièce réside dans le fait de se faire rencontrer la petite histoire de deux jeunes gens en fuite et la grande Histoire. Leila et Lee sont deux figures anonymes qui s’inscrivent dans leflot des générations qui se répètent et se succèdent. L’histoire de Leila et Lee nous rappelle l’importance de ra- conter des histoires, de cultiver une tradition orale et de prendre place parmi les récits qui nous constituent culturellement. Lune Jaune serait donc une pièce qui voudrait dire avant de montrer. C’est un théâtre du récit qui mêle avec habileté les genres. On passe ainsi du polar au récit épique, du poème à la forme romanesque. Il s’agit d’une fable où le mode de narration est en perpétuel évolution, révélant la complexité d’une histoire où personne n’est tout à fait à sa place. On pourrait parler d’une tectonique du récit où la forme ne cesse d’évoluer pour révéler l’instabilité des protagonistes en quête de leurs origines et du sens de leurs existences.
L’axe de mise en scène que nous proposons est donc celui de privilégier la simplicité et l’épure, un théâtre en prise directe avec le spectateur. Lune jaune est d’abord et avant tout une histoire à raconter. Les acteurs et les musiciens seront les porteurs, les rapporteurs de la fable. Les images qui se dégagent du plateau apparaîtront au second plan, par un procédé d’envahissement lent et discret. Nous chercherons à favoriser et stimuler l’imaginaire du spectateur sans illustrer la pièce. Comme si la fable imprimait son emprunte de façon indélébile. Comme les refrains obsédants de chansons populaires qui nous accompagne à certains instants de nos vies.

Laurent Crovella

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