: Intentions scénographiques
Wedekind décrit avec détail et minutie les très nombreux décors dans lesquels se déroule son intrigue. Pour notre adaptation, nous avons fait le choix d’une scénographie moins sophistiquée, qui nous a semblé convenir à la modernité de son texte.
Notre spectacle se passe à Berlin, dans trois intérieurs différents, puis
à Paris et enfin à Londres.
Comment rendre visible au plateau ces changements de lieux et
d’atmosphère ?
D’abord nous avons un espace peu caractérisé, occasionnellement
traversé par les spectateurs : c’est un plateau dépouillé qui n’indique
pas d’emblée de code de jeu.
Et puis, sous nos yeux, des intérieurs se construisent : lumineux et
brillants, apparemment modulables et adaptables, autant que Lulu
semble l’être pour ses amants-maris.
Au sol comme un miroir réfléchissant qui dessine une aire de jeu
et des couloirs de circulation. Piscine invitant au farniente et à la
lascivité propre à Lulu, ou sanctuaire de la pire des noyades ? Mais
surtout miroir aux alouettes contre lequel viennent se briser tous les
fantasmes de mariage.
Enfin, une table de boucher versus un radeau à la dérive : Londres est
un îlot de misère. Le plateau semble rétréci, les couloirs de circulation
ont disparu, les perspectives sont bouchées. Les acteurs ne disposent
plus que d’une surface étroite pour faire vivre leurs personnages.
D’une scène à l’autre, d’un acte à l’autre, les personnages charrient avec
eux des sacs : à la fois sacs de courses de luxe, et balluchons contenant
les derniers effets de sans-abris ; signalant l’errance, et le refuge dans
la possession. Ils questionnent aussi une société de panoplies toutes
faites, de « prêt-à-porter » comme de « prêt-à-penser », une société avec
laquelle Lulu flirte en permanence, mais dans laquelle elle ne son fond pas.
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