C’est un texte contemporain, écrit pour le théâtre dans une langue à la fois poétique et concrète mais jamais hermétique. La pièce est construite par tableaux de couleurs. Chaque couleur correspond à celle d’un flacon que découvre le personnage et qui la plonge alors dans ses souvenirs, dans ses rêves ou dans l’action. Ces flacons sont des éléments dramaturgiques et esthétiques forts.

La guerre, la mort, la perte et l’amour : la pièce aborde des thèmes récurrents dans le travail de la Compagnie. Mais malgré le côté tragique de ces thèmes, l’auteur emmène son personnage dans une distance d’elle-même et une ironie, provoquant l’humour et les rires qui ont surpris Wilma Lévy lors de sa première lecture publique du texte.

Sur le plateau, la comédienne est accompagnée par les quelques apparitions d’un comédien danseur. Il est l’image, le souvenir, le fantasme de Liane. Dès les premières séances de travail, le regard chorégraphique de Patrick Servius a permis à la comédienne de dépasser le niveau de la parole, de comprendre ce qui se trame audelà des mots et d’explorer le langage du corps. Sur scène, son corps est traversé et changé par le temps qui passe, par tout ce qui est à vivre aussi.

Concernant la scénographie, la sobriété est de mise. Quelques doux rayons de lumières et une musique d’une profondeur déchirante, enivrante et saisissante emplissent l’espace de la scène. Un espace qui se transforme au gré du parcours du personnage. La pièce démarre dans un cocon duquel Liane n’arrive pas à sortir, et l’espace de jeu peu à peu grandit quand elle décide enfin de quitter sa tanière.