Au bout de tout, revenus de tout : un philosophe, maintenant beaucoup plus passionné par la "théologie negative" que par le "négatif" de la dialectique, un homme et une femme qui "sont" dans la communication après avoir traversé l'après-68, une femme revenue (plus ou moins) de la psychanalyse et autres thérapies, un ingénieur obsédé par l'effondrement et le naufrage...

Ils sont rassemblés dans un lieu pour tester un nouvel anti dépresseur miracle (une grande rapidité d'action, pas de troubles secondaires...). Avec eux, une directrice du marketing d'un grand laboratoire pharmaceutique et un psychiatre, tous deux préoccupés avant tout par l'idée que l'expérience soit probante (Il s'agit de prendre de vitesse et de cours un autre médicament assez proche expérimenté et bientôt lâché sur le marché outre-atlantique). Leur regard "scientifique" est un peu troublé par cette perspective de rentabilité.

À partir d’une pièce écrite il y a huit ans, Via Négativa, après des discussions que nous avons eues avec Lucie Berelowitsch, je fais une nouvelle tentative : resserrer l’intrigue, la situation, les relations entre les personnages et ce faisant écrire une autre pièce. Cela tient de la séance de psychothérapie, des «névrosés anonymes » et de leur parcours, avec ce qui peut naître d’un tel enfermement. J’aimerais qu’il y ait un côté proche du cabaret avec de petites histoires, des chansons… Que cela puisse être férocement drôle et infiniment triste… (C’est un vœu pieux, mais bon, on peut rêver…). Sans dérision, en tous cas… Leur laisser une chance à ces personnages...

Par Eugène Durif