Les félins m’aiment bien met en scène six personnages : deux couples d’amoureux (Balthazar et Marianne, Roland et Cérès), les membres d’une famille (Alix et Nestor, respectivement sœur et père de Balthazar). Tous vivent ensemble dans la même maison qu’ils ne quittent jamais et qu’ils paraissent d’ailleurs incapables de quitter. Ils y forment une communauté séparée du monde extérieur et sans aucun contact avec lui. Lorsque la pièce commence, une menace pèse sur la maison et ses occupants. Alix et Balthazar, le frère et la sœur, parlent en effet d’un puma qu’ils veulent alternativement lâcher et retenir. Cette scène, à la fois bizarre et récurrente ainsi que la présence invisible de cette bête dont on ne sait jamais si elle existe ou pas, font naître le doute et la peur. Y-a-t-il effectivement un félin dans cette maison ? Si oui, à quoi veulent exactement l’employer Alix et Balthazar? Si non, que représente-t-il ? S’agit-il du nom d’un jeu ? Quel jeu ? Et quel danger y a-t-il à jouer à ce jeu ou à ne pas vouloir y jouer ? Le mystère s’épaissit de scène en scène, des événements étranges se produisent dans la maison : Balthazar disparaît, Marianne s’inquiète, Roland veut absolument quitter les lieux alors même qu’une petite fête se prépare en coulisses, des figures animales rôdent. Les personnages évoluent dans un univers inquiétant, fait de gestes sauvages, de tentations criminelles, de paroles rageuses, de mots d’amour dits et retirés. Chacun cherche à dominer les autres, à les comprendre, à les aimer, à les soumettre ou à les éliminer, tous se déchirent, se séparent et disparaissent après s’être livrés à des excès et des folies d’envergure.