Pour la scénographie, il me fallait un artiste inspiré, doublé d’un malin. Un qui puisse s’appuyer sur la contrainte d’une structure indispensable à la voltige aérienne pour en tirer poésie en en faisant la base de son décor. La scénographie s’articule autour d’un pont autonome qui nous rend indépendants en terme d’accroche pour la voltige. La hauteur de cette structure est modulable, pouvant varier de 4,50m à 5,50m sous grill.

J’ai découvert Philippe Marioge il y a longtemps sur les spectacles de l’Aquarium, et le parti pris rigoureux et extrêmement simple de La jeune lune tient toute une nuit la vieille lune dans ses bras en 1976, m’avait ébloui.

Depuis, chaque fois que je peux voir son travail, je suis frappé par le talent qu’il met à servir un projet en se rendant invisible pour servir la spécificité de l’œuvre. Et c’est bien un artisan, pour Les Balancelles, dont j’ai besoin. Un constructeur de cathédrales, qui entende la nécessité des autres corps de métier et qui puisse se fondre dans un travail d’équipe sans avoir peur de perdre son originalité. Et chez lui, elle est grande.

De plus, ce sera la troisième fois que Marioge travaillera sur une pièce de Zambon. Et cette connaissance de l’œuvre de l’autre, de la permanence de ses secrets, n’est pas le dernier des atouts indispensables à la réalisation de notre projet.

Alain Gautré