: Les Merveilles de l’Inde
Le Livre des Merveilles de l'Inde, en arabe Kitab Ajaib al Hind, est une compilation de récits
de voyage du capitaine de navire persan Ibn Shahriyar rédigés entre 900 et 953.
Dans ces quelques extraits on trouvera des histoires qui ont nourri les thèmes des
Aventures de Sindbad le Marin.
La tortue prise pour un îlot
On dit, qu’un jour, un navire, parti de l’Inde ayant éprouvé quelque avarie, aborda à un petit
îlot entièrement dépourvu d’eau et de bois, mais où la nécessité les contraignit de s’arrêter.
On y débarqua le chargement du navire et on y demeura le temps nécessaire pour réparer
l’avarie. Puis les ballots furent reportés à bord pour se remettre en route. Sur ces entrefaites
arriva la fête du Neurouz (nouvel an), et, pour la célébrer, les passagers portèrent sur l’îlot
ce qu’ils purent trouver dans le navire de menu bois, de feuilles de palmier, de chiffons et ils
y mirent le feu. Soudain l’îlot s’agita, trembla sous leurs pieds. N’étant pas éloigné de l’eau,
ils s’y jetèrent et s’accrochèrent aux embarcations. A l’instant l’îlot s’enfonça dans les flots,
produisant un tel remous qu’ils faillirent tous se noyer et ne se sauvèrent qu’à grand peine,
en proie à la plus vive frayeur.
Or, l’îlot n’était qu’une tortue endormie à fleur d’eau ; réveillée par la brûlure du feu, elle
s’était enfuie.
Le pays des serpents
Il y a, dans la mer, diverses sortes de serpents, amis dans l’eau ils ne font pas grand mal.
Les plus redoutables sont ceux qui habitent les montagnes, les défilés, les régions arides,
loin de l’eau. Dans les montagnes d’Oman, il y en a qui tuent instantanément. Dans le pays
situé entre Sahari, qui est le port d’Oman, et les montagnes du Nahmad, se trouve un
endroit où personne ne passe ; on le nomme Vallon des Serpents. Il y a là, dit-on, des
serpents, longs d’un pan ou plus encore, qui se replient, joignant la tête et la queue, et d’un
bond s’élancent sur les cavaliers ; leur piqûre tue à l’instant ; leur haleine aveugle et donne
aussi la mort. Lorsqu’un voyageur se hasarde par là, ils viennent sur lui en foule et ne le
manquent pas, tout le long du chemin. C’est pourquoi la traversée de cette région a été
abandonnée.
Les anthropophages
Tous les peuples qui habitent Fansour, Lâmeri, Kala, Qaqala, Daïfar et autres terres sont
anthropophages ; mais ils ne mangent que leurs ennemis, par esprit de vengeance et non
par besoin de manger. Ils coupent la chair humaine en lanières qu’ils font sécher et
préparent de diverses manières.
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