: Note d’intention
Composée d’un prologue, de 28 épisodes ou feuilletons (chacun portant un titre) et d’un épilogue, notre adaptation du roman Les amantes met en scène deux comédiennes, chacune incarnant l’histoire d’un personnage. Les feuilletons présentent alternativement le parcours de l’une et l’autre héroïne : paula fille de la campagne, et brigitte fille de la ville, dans une région montagneuse et reculée de l’Autriche (les prénoms sont sans majuscule dans le texte). A tour de rôle chacune des comédiennes se chargera des feuilletons de son personnage, avec une prise de parole possible « de l’autre ». Les comédiennes « incarneront » ainsi l’amant, le père, la mère, la famille, le voisinage, le jardin, le paysage et l’environnement des personnages. De la rencontre avec l’amant jusqu’à la vie de jeune adulte en passant par les noces et l’enfantement, nous suivrons tantôt le chemin de paula tantôt celui brigitte sans jamais les faire se rencontrer ; avec pour fil rouge la question du destin.
L’adaptation pour le théâtre présente une partition textuelle ciselée et précise, ainsi qu’une liberté dans l’adresse au public entre les parties narratives et dialoguées.
Nous chercherons donc à rendre audible et visible ce qui s’immisce dans le langage. L’environnement matériel et naturel des héroïnes sera rendu visible de façon sensible grâce à un traitement des sons hyperréalistes, amenant au plateau un climat presque fantastique.
Nous éviterons dans la mise en scène et la scénographie tout commentaire explicatif ou figuratif du contexte et de l’action d’une scène. Pour accompagner la parole des deux couples vivant au fin fond de la province autrichienne nous évoquerons visuellement sur scène la nature, dont la présence est permanente dans le récit.
Le décor est une peinture sur toile de lin dans un cadre de format panoramique. C’est une fenêtre ouverte sur des impressions évocatrices des différents paysages de bois, de plaine, d’usine qui entourent les personnages ; une possible perspective qui agrandira visuellement l’espace du plateau, comme le permet la fenêtre d’une maison. Cette toile permettra aussi par le jeu des lumières une interprétation possible de l’univers cloisonné de paula et brigitte.
Tel le cinéaste autrichien Ulrich Seidl (film « Sous-Sols ») qui forge une esthétique dans la parodie du monde social et intime de l’être humain, nous présenterons une tragédie moderne avec des figures humaines « énormes » dénuées de psychologie, et des exacerbations de passions humaines.
Des portraits monstrueux et terriblement humains, crus, sales et montrés avec beauté et douceur.
Cie KF
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