Rigueur morale et flonflons du Front Populaire. Guerre mondiale et congés payés. C’est le destin d’un homme, Léon Blum, statue du Commandeur de la gauche, ici incarné par Charles Berling. Une création où il est recommandé de chanter, de danser, de penser… A ce qui fut, à ce qui est…

Quel roman que sa vie ! Léon Blum : dandy lettré, poète à ses heures, dreyfusard engagé, président du conseil, promoteur de mesures sociales toujours mythiques, jugé par les magistrats de Pétain, déporté à Buchenwald par les nazis, à nouveau chef du gouvernement… Et toujours guidé par la même probité, la même rigueur. En choisissant de porter à la scène cette haute figure de notre Histoire, Charles Berling et Philippe Collin ne rendent pas seulement hommage à un homme, à un destin hors du commun. Ils mettent aussi en résonance les espoirs d’hier et les frustrations d’aujourd’hui, les possibilités du politique et ses impuissances. Et puis -ce n’est pas le moindre de ses mérites- ce spectacle fait souffler un vent de nostalgie, d’optimisme peut-être, sur ce que notre vie politique a désormais de désenchanté. Ainsi, Front Populaire oblige, on dansera sous les lampions, on mangera sous les pins dans la vieille tradition des banquets républicains. Comme un écho lointain de l’été 36…