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Le jour se lève, Léopold !

+ d'infos sur le texte de Serge Valletti
mise en scène Michel Didym

: Petites notes

Par Jean-Pierre Ryngaert

Histoires de couples, échecs, illusions et disparitions : Suzy et Meredick n’en ont que les apparences. Calberson et Élise n’iront pas plus loin que le jour du mariage. L’ingénieur et Nelly font ensemble un numéro (partenaires !) mais il se blesse, il est remplacé dans le duo. Un nouveau couple se forme, sur le mode « boire et danser », c’est Lemailleur et Suzy. Lemarhi et son chien imaginaire sont de bons partenaires. Meredick et Bastien, chamailleurs et irremplaçables, sont séparés par la mort. De la difficulté d’être en couple, de la difficulté de vivre seul.
On dirait le Sud, on vit dehors, la plage n’est pas loin, on mange à la buvette de la plage, des coquillages peut-être. On se rend les uns chez les autres, comme ça, sans projet, et puis on tchatche, bien sûr.
Où est le centre ? Léopold, le personnage du titre est en marge, il prépare les œufs et tient la maison. Le mariage est seulement relaté. La maladie et la mort à peine évoquées. L’abandon de Suzy, le départ Élise (elle finit par s’envoler !) sont juste nommés. Alors où est l’essentiel ? Dans la force de continuer, de parler, de penser à manger, d’attribuer la priorité à ce qui passe d’ordinaire pour accessoire. Valletti, philosophe de l’accessoire.
Valletti ne cesse d’écrire à côté : de la fable, du sujet, du grand thème, de la belle histoire d’amour. A côté du comique même, riront ceux qui voudront. Pourquoi, alors, cette étrange et vague inquiétude qui semble marquer les personnages, toujours prêts à entamer une longue conversation pour enfin, mettre les choses au point et acquérir quelques certitudes ? Le monde n’est définitivement ni rassurant, ni en ordre. Il est indispensable d’en parler et de procéder à des réglages, nécessairement sinueux et complexes.
Nos horizons d’attente ne sont jamais confirmés : l’accessoire et l’inattendu l’emportent sur ce qui passe pour essentiel, et à moins que nous soyons de grands amateurs du détour et de l’équivoque, nous voilà encore trompés, une fois de plus à côté.

Jean-Pierre Ryngaert

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